3 juillet 2014

Il y a 100 ans : Une culture d’avenir à Madagascar

Les colons de Madagascar varient de plus en plus leurs cultures ; dans cette riche possession tropicale, le nombre des plantes susceptibles de donner des produits rémunérateurs est considérable.
Depuis assez longtemps, on avait cherché à y exploiter le géranium rosat qui réussit si bien à la Réunion ; mais c’est depuis peu d’années seulement que la culture du géranium y a pris une réelle importance : à Fianarantsoa, à Antsirabe, à Sabotsy, à Moramanga existent des plantations importantes de ce produit avec des distilleries destinées à en extraire les essences.
Ce parfum vaut de 70 à 80 francs le litre et les frais de culture et d’extraction sont minimes. Aussi ne saurait-on trop encourager l’exploitation de ce produit et en souhaiter l’extension à Madagascar.
Le géranium rosat, qui produit le parfum, se différencie de ses congénères par la petitesse de ses fleurs et l’odeur de ses feuilles. Celles-ci sont les seules, en effet, qui contiennent l’essence localisée dans les poils sécréteurs dont sont dépourvues les tiges et les fleurs.
À Madagascar, les régions qui conviennent le mieux à la culture du géranium sont celles où, pendant l’hivernage, la température moyenne est de 11 à 12° C., et où les quantités moyennes de pluie dépassent 700 millimètres. Il faut choisir les terres légères, saines, riches et un peu fraîches, en évitant les bas-fonds où les eaux se rassemblent.
La plante se multiplie par boutures constituées par les rameaux des pieds bien développés.
La méthode d’extraction du parfum consiste à distiller les feuilles avec de la vapeur d’eau, dans un alambic à double fond pour éviter une surchauffe qui nuirait à la qualité de l’essence en faisant adhérer les matières aux parois de l’appareil. Après distillation, l’essence s’obtient par décantation.
Le rendement varie selon la nature des terrains et les soins apportés à la culture : pour 1 kilogramme d’essence, il faut de 1 000 à 1 800 kilogrammes de feuilles, ce qui donne de 30 à 50 kilogrammes d’essence à l’hectare ; le bénéfice peut varier de 500 francs à 1 000 francs pour l’hectare.
On voit donc qu’il s’agit là d’un produit rémunérateur pourvu que l’on soit prudent et que l’on choisisse des terrains favorables.

Le Courrier colonial


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