M. Picquié a eu,
comme on le sait, l’excellente idée de rétablir la vieille coutume de la fête
des enfants malgaches. Elle a eu lieu le 25 avril et, comme l’année
dernière, a obtenu un beau succès d’entrain et de pittoresque ; ce fut une
journée de chants, de danses et de joie bruyante.
Toute la journée, du
lever du jour à la nuit, musique, chants et danses se succédèrent sans
interruption, les enfants, groupés par écoles, partirent de la place du Zoma,
précédés de bannières multicolores, pour arriver avenue de France, devant le
palais du gouvernement général, qu’ils saluèrent de danses et de chants variés.
Puis tous se réunirent
sur le coquet hippodrome de Mahamasina, orné de drapeaux et d’oriflammes ;
autour de l’espace réservé aux jeux et au défilé, la pelouse était couverte
d’une foule compacte formant un ensemble d’un pittoresque bien couleur locale,
où dominaient les costumes clairs et les lambas d’un blanc éclatant ; sous
le grand soleil, au pied de la colline d’Andohalo, couronnée par le palais de
la reine, grouillait cette foule profondément intéressée par le spectacle.
Aussitôt après la
distribution des prix aux lauréats du concours général des écoles officielles,
le défilé des enfants commença. Puis ce fut le tour des mères de plus de huit
enfants vivants ; elles étaient près de cinq cent cinquante ; toutes
reçurent des récompenses en argent.
Les groupes défilèrent
ensuite devant la tribune officielle, exécutant des mouvements d’ensemble, au
son de la musique indigène dont le rythme spécial est si bizarre. Les uns,
armés de pelles, de pioches et d’arrosoirs, mimaient les différents gestes des
jardiniers et des constructeurs de routes, d’autres représentaient ceux des
menuisiers, des briquetiers, des forgerons ; d’autres, costumés en soldats
fantaisistes, exécutaient des danses guerrières en agitant leurs lances et
leurs boucliers. Les filles, superbement drapées et fleuries, imitaient les
mouvements des dentellières ou celui des mères, les poupées tenant lieu de
bébés.
Cette journée de fête a
produit une profonde impression chez les indigènes et a augmenté la popularité
de M. Picquié, qui s’était déjà attiré la sympathie de la population par
la sollicitude qu’il ne cesse de lui témoigner.
Le Courrier colonial
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