16 août 2014

Il y a 100 ans : Troupes théâtrales indigènes

Madagascar a ses artistes indigènes.
Le chef d’une de ces troupes porte un nom imposant : il s’appelle Rainizanamanga-Betsinjaka. Seul de sa troupe, il va en pousse-pousse. Les autres vont à pied. Dam ! le réseau ferré malgache ne s’étend pas encore assez loin pour desservir toutes les localités où doit se transporter la troupe !
Les artistes sont d’ailleurs hiérarchisés et spécialisés comme en Europe ; des quatorze sujets qui la composent, le principal est naturellement le jeune premier, qui se parfume à la vanille, s’attife élégamment et esquisse des effets de torse comme ses collègues parisiens ; la forte chanteuse lui fait vis-à-vis, la chanteuse légère, la basse et la duègne évoluent de leur côté en compagnie des danseuses de genre.
La troupe de Rainizanamanga connaît les mortes-saisons de telles localités et leurs époques de recettes. Son répertoire, un peu rudimentaire, se compose de drames indigènes et de vaudevilles français adaptés à la mentalité malgache. D’ailleurs le programme se modifie selon que la salle est composée de Sakalaves, de Betsimisarakas ou de Hovas. Quand la troupe joue devant un public qui ne comprend pas la langue employée, la pantomime prend plus d’importance.
Les artistes malgaches sont appelés à participer à la plupart des fêtes, même officielles, de la Grande Île. Ils se rappellent encore avec joie la fête organisée par le comité de Madagascar au Palais de la Reine, qui leur a rapporté gros.
Ils provoquent également leurs compatriotes amateurs en des concours de chants et de danses et c’est tout juste si ces concours ne se terminent pas par des bagarres.
Afin de les éviter, le jury distribue force ex-æquo, et chacun s’en va content d’être le premier !
Les Malgaches sont fiers de leurs artistes nationaux.
C’est tout juste s’ils ne demandent pas des subventions au bénéfice de ces derniers.

Création d’un service des archives à Madagascar

Un service des archives et de la bibliothèque du gouvernement général à Tananarive vient d’être créé par un arrêté de M. Picquié, dans le but d’assurer la conservation de tous les documents d’ordre historique et administratif intéressant Madagascar et ses dépendances.
M. Even, sous-intendant en retraite, a été choisi pour diriger ce nouveau service. C’est là un choix excellent.

Le Courrier colonial


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