Madagascar a ses artistes
indigènes.
Le chef d’une de ces
troupes porte un nom imposant : il s’appelle Rainizanamanga-Betsinjaka.
Seul de sa troupe, il va en pousse-pousse. Les autres vont à pied. Dam !
le réseau ferré malgache ne s’étend pas encore assez loin pour desservir toutes
les localités où doit se transporter la troupe !
Les artistes sont
d’ailleurs hiérarchisés et spécialisés comme en Europe ; des quatorze
sujets qui la composent, le principal est naturellement le jeune premier, qui
se parfume à la vanille, s’attife élégamment et esquisse des effets de torse
comme ses collègues parisiens ; la forte chanteuse lui fait vis-à-vis, la
chanteuse légère, la basse et la duègne évoluent de leur côté en compagnie des
danseuses de genre.
La troupe de
Rainizanamanga connaît les mortes-saisons de telles localités et leurs époques
de recettes. Son répertoire, un peu rudimentaire, se compose de drames
indigènes et de vaudevilles français adaptés à la mentalité malgache.
D’ailleurs le programme se modifie selon que la salle est composée de
Sakalaves, de Betsimisarakas ou de Hovas. Quand la troupe joue devant un public
qui ne comprend pas la langue employée, la pantomime prend plus d’importance.
Les artistes malgaches
sont appelés à participer à la plupart des fêtes, même officielles, de la
Grande Île. Ils se rappellent encore avec joie la fête organisée par le comité
de Madagascar au Palais de la Reine, qui leur a rapporté gros.
Ils provoquent également
leurs compatriotes amateurs en des concours de chants et de danses et c’est
tout juste si ces concours ne se terminent pas par des bagarres.
Afin de les éviter, le
jury distribue force ex-æquo, et
chacun s’en va content d’être le premier !
Les Malgaches sont fiers
de leurs artistes nationaux.
C’est tout juste s’ils ne
demandent pas des subventions au bénéfice de ces derniers.
Création d’un service des archives à
Madagascar
Un service des archives
et de la bibliothèque du gouvernement général à Tananarive vient d’être créé
par un arrêté de M. Picquié, dans le but d’assurer la conservation de tous
les documents d’ordre historique et administratif intéressant Madagascar et ses
dépendances.
M. Even,
sous-intendant en retraite, a été choisi pour diriger ce nouveau service. C’est
là un choix excellent.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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