3 août 2014

Il y a 100 ans : La conserve de langoustes

Tunis, 28 mai. – Par lettre de notre envoyé spécial. – Les Anglais, gens pratiques, ont installé au Cap des fabriques de conserves de langoustes et ils en tirent de larges bénéfices. Pourquoi ne les imiterions-nous pas ? Pourquoi ne créerions-nous pas, en France, ou plutôt dans nos colonies, une industrie aussi rémunératrice ? C’est la question que s’est posée M. Gruvel, dont vous connaissez les efforts intelligents et inlassables en faveur des pêcheries coloniales. Et aujourd’hui il apporte la réponse.
La langouste capturée par les marins français sur nos propres côtes, sur les côtes du Portugal ou d’Angleterre, est vendue vivante à la consommation. Il en est de même de la langouste royale que, toujours sur les indications de M. Gruvel, l’on s’en va, de Bretagne et aussi de la Provence, chercher en Mauritanie. Vouloir faire de la conserve avec ces provenances, ce serait une grande imprudence. L’on arriverait ainsi, en effet, à détourner le consommateur du produit vivant, qui est aujourd’hui très recherché partout. L’industrie langoustière en souffrirait sans retard et gravement. Laissons donc nos pêcheurs poursuivre, sur les bases actuelles, le travail entrepris en France, en Angleterre, au Portugal, en Mauritanie.
Et cherchons ailleurs pour la conserve. C’est à Madagascar que M. Gruvel veut emmener les Français. Là, en effet, la langouste abonde. Et, comme il est impossible de la ramener vivante en France, l’on peut et l’on doit se préoccuper de la travailler sur place, avant de la livrer à la consommation. Puisque les Anglais réussissent bien au Cap, il n’y a pas de raison pour que nous ne réussissions pas, nous, à Madagascar, avec cette langouste, nullement inférieure à la leur. Les débouchés ne manqueront pas. En France, en Angleterre, partout, nous trouverons facilement à placer nos conserves nouvelles. Déjà, une société est en formation à Paris en vue d’organiser à Madagascar une industrie de ce genre. Et il est probable que d’autres se constitueront dans un avenir prochain.

L’Ouest-Éclair (éd. De Caen)


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