(Suite.)
Tout en conservant les
procédés de riziculture dont ils héritèrent de leurs ancêtres, les indigènes
ont réalisé, à l’instigation de l’administration, de réels progrès, particulièrement
aux environs de Tananarive. D’autre part, l’extension des travaux d’hydraulique
agricole a augmenté les surfaces disponibles, aptes à la production du riz.
Ces plantations
n’occupent pas seulement les bas-fonds et les marais ; elles s’étagent sur
le flanc des collines, grâce à d’ingénieux travaux de terrassement.
Sur les côtes de l’île,
60 000 hectares sont plantés en manioc. La culture de la pomme de
terre, qui date seulement de l’occupation française, a pris une grande
extension. Elle fait de plus en plus partie de l’alimentation de l’indigène et
l’élevage du porc, de jour en jour plus prospère, utilise des quantités
considérables de ce tubercule.
On peut citer encore,
comme cultures secondaires, la patate, le maïs, le haricot, le tabac, le
chanvre, presque tous les légumes d’Europe qui viennent fort bien sur les hauts
plateaux, enfin de blé qui réussit particulièrement dans la région du
Vakinankaratra.
C’est qu’en effet les
indigènes ont été amenés, sitôt les bas-fonds mis en culture, à étendre leurs
rizières sur les versants par un système de gradins successifs exigeant
beaucoup de travail, comme celui qui couvre toute la montagne dominant Betafo.
Ainsi les hauts plateaux
fournissent aux décortiqueries, pour être consommé dans la colonie ou exporté,
un riz de très bonne qualité dont l’abondance est due, à la fois, aux conseils
et aux travaux de l’administration et à l’habileté des cultivateurs indigènes.
Les colons européens qui possèdent des rizières les font cultiver par des
indigènes qui sont, en quelque sorte, leurs métayers.
Si, dans l’Imerina et le
Betsileo, notre œuvre s’est surtout bornée à étendre, en les perfectionnant,
les modes de culture des indigènes, l’agriculture n’en a pas moins pris un
remarquable développement par la création d’un système d’irrigation moderne et
scientifique et par l’industrialisation de produits qui n’étaient autrefois
cultivés que dans la limite des besoins de la population.
(À suivre.)
A. Lemaire
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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