Il détenait, ce diplodocus dont on tant parlé, le record
de la longueur et le moulage que nous en avait donné M. Carnegie fit
longtemps l’admiration des paléontologistes.
Ces mêmes
paléontologistes, versatiles dans leurs amours, veulent aujourd’hui remplacer
par une gloire plus grande – c’est le cas de le dire ! – celle du diplodocus détrôné.
À vrai dire, un tas
d’ossements et de débris est tout ce qui représente actuellement le dinosaurien
gigantesque, mais on estime qu’il sera presque deux fois aussi grand que le
premier et qu’il faudra deux ans pour « se débrouiller » dans le
fouillis des os brisés que l’on possède et qui ont appartenu à plusieurs
animaux. Le travail exige de la patience et… de la force, car les tibias, d’un
diamètre de 70 centimètres, ne sont guère moins hauts qu’un homme
adulte !
L’étrange reptile dont
s’occupent nos savants – et qui ne sera pas facile à loger au Muséum ! –
provient de Madagascar où M. Perrier de la Bathie, un Français, en a
recueilli les débris. Notre compatriote a soigneusement repéré les gisements
d’ossements analogues, de sorte que, lorsqu’un premier squelette sera mis
debout et nos paléontologistes redouteront l’oisiveté, ils pourront s’atteler à
la tâche d’en reconstituer un autre.
Il a fallu, on s’en
doute, de considérables efforts et de grosses dépenses pour amener de
Madagascar à Paris cette gigantesque et lourde charpente, même réduite en
morceaux, car ces morceaux sont pesants ! Le sol malgache a fort bien
conservé ces os et leur a donné une dureté plus grande que la pierre.
Il faudra à
M. Marcellin Boulle, le paléontologiste éminent qui s’occupera au Muséum
de cette reconstitution sensationnelle, une patience et une science dont il a
déjà donné maintes preuves.
Il lui faudrait aussi de
l’argent, et notre Muséum a un budget 20 fois moindre que celui du British Museum.
Cependant Cuvier était
français… et il a créé la paléontologie.
Les Annales coloniales
Une nouvelle association indigène à Madagascar
Un arrêté inséré au Journal officiel du 2 mai a
autorisé le personnel indigène de l’enseignement officiel de Madagascar et
dépendances à former une association amicale.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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