8 août 2014

Il y a 100 ans : La comptabilité des commerçants hindous à Madagascar

Une circulaire, toujours en vigueur à Madagascar, exige que les livres de comptabilité soient tenus en français ou en malgache.
Dans les villes, les commerçants ont dû se conformer à cette règle pour éviter les contraventions. Mais, dans la brousse, il n’en est pas de même et les boutiquiers tiennent leurs livres dans leur propre langue, hindoue, chinoise ou autre.
Aussi, dès qu’un litige se produit, on se trouve en face de complications inextricables. Ces soi-disant livres de comptabilité se composent de notes n’ayant aucun rapport avec ce que nous appelons une « tenue de livres » ; elles ne sont, d’ailleurs, le plus souvent lisibles que pour celui qui les a écrites.
Alors il se passe ceci : un indigène est allé trouver un commerçant hindou ; il lui a acheté des lambas ou lui a emprunté de l’argent sur sa prochaine récolte de riz ; le commerçant a griffonné quelque chose sur son cahier et l’indigène y a mis sa croix.
La récolte faite, il l’a vendue à un autre.
L’Hindou l’appelle devant le juge de paix. Le Malgache nie avoir reçu du prêteur, et celui-ci montre son livre. Personne n’y comprend rien, une croix n’est pas une signature et le contrat n’a aucun témoin. Le juge est perplexe, et il finit par renvoyer les parties dos à dos.
Ainsi, dans l’intérêt même des commerçants, il faudrait exiger qu’ils aient des livres régulièrement tenus en français ou en malgache et qui puissent faire foi en la justice.
Ceux qui sont réfractaires à cette règle sont les usuriers, experts dans l’art de masquer leurs opérations derrière les irrégularités de leurs grimoires illisibles.
Le Courrier colonial

Les droits des Saintmariens

Le 6 mai dernier, la cour d’appel de Tananarive a rendu son arrêt dans l’affaire des Saintmariens.
La cour a admis que les Saintmariens n’ont point perdu par le décret de 1909 la jouissance de leurs droits civils et que ces droits ne sont pas incompatibles avec leur statut personnel.
Par contre, elle a décidé que l’existence de ce statut personnel est incompatible avec les droits politiques accordés aux citoyens français.
Cet arrêt donnera-t-il satisfaction aux Saintmariens ?

Les Annales coloniales


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