(Suite.)
Grâce aux travaux
exécutés notamment sous le règne d’Andrianampoinimerina, les agriculteurs
malgaches avaient pu mettre en culture la vallée de l’Ikopa et les plaines de
la Sisaony et de la Mamba, sillonnées de canaux et de digues multiples. En
utilisant les combinaisons permises par la topographie du sol et le régime des
eaux, l’indigène avait réussi à obtenir deux récoltes de riz par an. Ce sont
ces procédés que notre administration s’est attachée à développer en tenant
compte des progrès de la science de l’hydraulique agricole moderne.
La région qui nous
occupe, plateau central très élevé et très dénudé, n’a pas donné naissance,
pour les raisons que nous venons d’exposer, à de nombreuses exploitations
agricoles prospères. Celles qui existent aujourd’hui sont à peu près localisées
dans le Betsileo et la région du Vakinankaratra où une population dense et
souple occupe un terrain relativement riche. L’établissement dans le centre de
l’île d’un réseau bien compris de voies de communication, et celui d’un chemin
de fer, permettant de drainer vers les ports les produits agricoles, ont
stimulé le zèle et l’activité des indigènes. La création d’industries
nouvelles, nécessitant des matières premières en plus grande abondance, a
incité les agriculteurs à étendre leurs cultures. Aujourd’hui ils sont assurés
de trouver un débouché pour leur blé dans les minoteries d’Antsirabe, pour leur
manioc et leur riz dans des féculeries et des décortiqueries de plus en plus
nombreuses.
La création de fabriques
de conserves de viande, de salaisons, a été, d’autre part, un puissant
stimulant pour l’élevage et les cultures qui y sont liées.
Celle du riz, demeuré la
base de l’alimentation malgache, occupe la première place. Après avoir été
négligée au moment de la conquête, puis compromise quelques années par les
ravages des sauterelles, elle s’est si bien développée que la colonie,
incapable, avant 1906, de pouvoir suffire à sa propre consommation en riz, a
exporté, en 1913, 10 664 tonnes de ce produit, représentant une
valeur de 2 286 000 francs.
(À suivre.)
A. Lemaire
Le Courrier colonial
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