Les industries, tant
européennes qu’indigènes, prennent à Tananarive un développement remarquable.
La plupart des branches de l’industrie européenne y sont représentées à des
degrés divers.
On sait que la capitale
de la Grande Île est alimentée en eau et en lumière électrique par une belle
usine du dernier modèle ; les glacières se sont multipliées au fur et à
mesure qu’augmentait la population européenne.
Là ne s’arrête pas
l’essor de l’activité industrielle ; toutes les industries secondaires des
villes sont exercées à Tananarive, soit par des Européens, soit par des
indigènes.
Ces derniers n’ont pas
seulement conservé leurs métiers d’autrefois ; ils les ont perfectionnés
grâce à notre concours.
L’industrie des chapeaux
de paille, par exemple, si essentiellement malgache, a été portée à un degré de
perfection remarquable ; au lieu de s’en tenir aux chapeaux en écorce de
zourzour que produisait presque exclusivement la Grande Île autrefois et qui,
vendus quelques sous, servaient de couvre-chefs pour le travail des champs,
tant aux ouvriers qu’aux colons, les artisans malgaches se sont mis à fabriquer
des chapeaux de luxe genre Panama. Ils emploient non seulement la fibre de
raphia, mais encore diverses plantes des marais, aux fibres délicates et
fines ; ils ont substitué des formes nouvelles et élégantes aux anciennes
formes. Ces chapeaux, envoyés en France, s’écoulent très facilement. Le chiffre
de ces exportations dépasse 1 000 000 de francs par an.
Les indigènes fabriquent
également des poteries en terre rouge, industrie qu’ils tiennent des Européens
et dans laquelle ils font chaque jour des progrès ; de même ils apportent
un soin plus artistique à la confection de leurs rabanes, de leurs nattes et
des divers articles de sparterie qu’ils ont produit de tout temps ; ils
sculptent le bois et la corne ; ils fabriquent du savon et des bougies,
des tuiles et des briques ; des meubles très élégants avec les bois
précieux qui abondent dans leurs forêts. Madagascar arrive peu à peu à
produire, pour sa consommation locale et même pour l’exportation, une foule
d’articles qu’autrefois cette île devait demander à l’extérieur.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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