14 août 2014

Il y a 100 ans : Tananarive et ses industries (1)

Les industries, tant européennes qu’indigènes, prennent à Tananarive un développement remarquable. La plupart des branches de l’industrie européenne y sont représentées à des degrés divers.
On sait que la capitale de la Grande Île est alimentée en eau et en lumière électrique par une belle usine du dernier modèle ; les glacières se sont multipliées au fur et à mesure qu’augmentait la population européenne.
Là ne s’arrête pas l’essor de l’activité industrielle ; toutes les industries secondaires des villes sont exercées à Tananarive, soit par des Européens, soit par des indigènes.
Ces derniers n’ont pas seulement conservé leurs métiers d’autrefois ; ils les ont perfectionnés grâce à notre concours.
L’industrie des chapeaux de paille, par exemple, si essentiellement malgache, a été portée à un degré de perfection remarquable ; au lieu de s’en tenir aux chapeaux en écorce de zourzour que produisait presque exclusivement la Grande Île autrefois et qui, vendus quelques sous, servaient de couvre-chefs pour le travail des champs, tant aux ouvriers qu’aux colons, les artisans malgaches se sont mis à fabriquer des chapeaux de luxe genre Panama. Ils emploient non seulement la fibre de raphia, mais encore diverses plantes des marais, aux fibres délicates et fines ; ils ont substitué des formes nouvelles et élégantes aux anciennes formes. Ces chapeaux, envoyés en France, s’écoulent très facilement. Le chiffre de ces exportations dépasse 1 000 000 de francs par an.
Les indigènes fabriquent également des poteries en terre rouge, industrie qu’ils tiennent des Européens et dans laquelle ils font chaque jour des progrès ; de même ils apportent un soin plus artistique à la confection de leurs rabanes, de leurs nattes et des divers articles de sparterie qu’ils ont produit de tout temps ; ils sculptent le bois et la corne ; ils fabriquent du savon et des bougies, des tuiles et des briques ; des meubles très élégants avec les bois précieux qui abondent dans leurs forêts. Madagascar arrive peu à peu à produire, pour sa consommation locale et même pour l’exportation, une foule d’articles qu’autrefois cette île devait demander à l’extérieur.
(À suivre.)

Le Courrier colonial


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