On nous signale de
Mahatsara une maladie étrange et d’un caractère très contagieux qui atteint
depuis quelque temps les enfants en bas âges. Il s’agit d’une sorte d’ophtalmie
purulente à évolution rapide.
Un matin, l’enfant se
réveille, les paupières enflées et collées. Quand, à force de lavages à l’eau
boriquée, on a réussi à ouvrir les yeux, on aperçoit l’œil, noyé dans une
purulence épaisse.
Le lendemain, un autre
enfant est atteint du même mal et le surlendemain un autre encore. En moins de
huit jours, dans un seul village du district de Mahatsara, cinq enfants sont
tombés malades ; aucun médecin n’étant à proximité, on les soigne comme on
peut.
Nous espérons que, depuis
le départ du courrier, l’administration avertie aura pris les mesures
nécessaires pour parer au danger de ce mal qui tend à prendre un caractère
épidémique.
On sait que l’ophtalmie
purulente est d’origine vénérienne : les individus contaminés peuvent
aisément communiquer ce mal aux autres personnes pour peu qu’ils négligent les
soins de propreté.
Chez les enfants,
l’ophtalmie purulente est généralement guérissable alors que, chez les adultes,
elle entraîne presque toujours la perte de l’œil et souvent des deux yeux.
L’aviation à Madagascar
Le gouverneur général de
Madagascar a accepté la présidence d’honneur d’un comité indigène qui s’est
formé à Tananarive en vue de recueillir des souscriptions pour offrir un biplan
à la colonie.
On sait que déjà
M. Picquié, qui s’intéresse fort à l’aviation, comme à tout ce qui peut
aider au développement matériel et moral de Madagascar, avait, il y a trois
ans, fait venir deux aéroplanes ; mais les premières tentatives n’avaient
pas répondu aux résultats attendus ; l’un des appareils même, monté par
l’aviateur Fabre, était tombé d’une hauteur de 30 mètres et s’était écrasé
sur le sol.
C’est à la suite de ces
essais qu’un notable de Tananarive, Rabemananjara, a eu l’idée de faire appel à
l’initiative privée pour introduire dans la Grande Île des appareils biplans,
plus stables, croit-on, que les monoplans.
Espérons que le biplan,
dû à l’initiative indigène, sera la première unité de la future escadrille
malgache.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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