6 août 2014

Il y a 100 ans : Une épidémie infantile à Madagascar

On nous signale de Mahatsara une maladie étrange et d’un caractère très contagieux qui atteint depuis quelque temps les enfants en bas âges. Il s’agit d’une sorte d’ophtalmie purulente à évolution rapide.
Un matin, l’enfant se réveille, les paupières enflées et collées. Quand, à force de lavages à l’eau boriquée, on a réussi à ouvrir les yeux, on aperçoit l’œil, noyé dans une purulence épaisse.
Le lendemain, un autre enfant est atteint du même mal et le surlendemain un autre encore. En moins de huit jours, dans un seul village du district de Mahatsara, cinq enfants sont tombés malades ; aucun médecin n’étant à proximité, on les soigne comme on peut.
Nous espérons que, depuis le départ du courrier, l’administration avertie aura pris les mesures nécessaires pour parer au danger de ce mal qui tend à prendre un caractère épidémique.
On sait que l’ophtalmie purulente est d’origine vénérienne : les individus contaminés peuvent aisément communiquer ce mal aux autres personnes pour peu qu’ils négligent les soins de propreté.
Chez les enfants, l’ophtalmie purulente est généralement guérissable alors que, chez les adultes, elle entraîne presque toujours la perte de l’œil et souvent des deux yeux.

L’aviation à Madagascar

Le gouverneur général de Madagascar a accepté la présidence d’honneur d’un comité indigène qui s’est formé à Tananarive en vue de recueillir des souscriptions pour offrir un biplan à la colonie.
On sait que déjà M. Picquié, qui s’intéresse fort à l’aviation, comme à tout ce qui peut aider au développement matériel et moral de Madagascar, avait, il y a trois ans, fait venir deux aéroplanes ; mais les premières tentatives n’avaient pas répondu aux résultats attendus ; l’un des appareils même, monté par l’aviateur Fabre, était tombé d’une hauteur de 30 mètres et s’était écrasé sur le sol.
C’est à la suite de ces essais qu’un notable de Tananarive, Rabemananjara, a eu l’idée de faire appel à l’initiative privée pour introduire dans la Grande Île des appareils biplans, plus stables, croit-on, que les monoplans.
Espérons que le biplan, dû à l’initiative indigène, sera la première unité de la future escadrille malgache.

Le Courrier colonial


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