Avec un acharnement, une
ténacité, une méthode et un esprit de suite dignes d’une meilleure cause, et
qui n’ont d’égale que l’inexplicable complaisance de ceux qui le laissent poursuivre
en paix son œuvre néfaste, M. le Gouverneur Général Picquié achève de
désorganiser Madagascar, d’y semer le trouble et la haine, et de se rendre
odieux à tous, lui et ses complices.
À maintes reprises, les
lecteurs des Annales Coloniales ont
été à même d’apprécier les actes de ce haut fonctionnaire dont le maintien au
poste élevé qu’il occupe est un véritable défi à l’opinion publique. Tout
récemment encore, je signalais les procédés scandaleux dont on avait usé envers
un colon parfaitement honorable, et dont le seul tort était d’avoir été l’ami
du prédécesseur de M. Picquié. D’autres faits analogues se sont produits.
L’un d’entre eux mérite d’une façon toute particulière d’être connu du public.
Il met en pleine lumière une fois de plus les tares de l’administration de
M. Picquié, dont les caractéristiques sont la malveillance, l’arbitraire
et la déloyauté. Ce nouveau scandale met au surplus en scène les mêmes
comparses, dont j’ai déjà souligné le rôle équivoque ou franchement détestable,
et parmi lesquels il faut, en première ligne, citer M. le Procureur
général Teulet, chef du Service judiciaire dans la Grande Île.
Le but poursuivi par M.
Picquié est avant tout de détruire, tant qu’il le pourra, l’œuvre républicaine
de notre ami Augagneur et l’une de ses principales préoccupations consiste à
marquer la haine qu’il éprouve pour tous ceux, fonctionnaires ou colons, qui
servirent la politique bien française de son prédécesseur. Ces faits, en outre,
montrent de manière évidente que M. Picquié se sert, pour satisfaire ses
ressentiments, d’agents provocateurs prêts à toutes les besognes, et qu’il
trouve parmi certains fonctionnaires et même chez de hauts magistrats, de trop
dociles exécuteurs. Il existe, rappelons-le une millième fois, à Madagascar,
une sorte de camarilla à la solde de l’actuel Gouverneur Général, marchant au
doigt et à l’œil, prenant le mot d’ordre, abdiquant toute conscience
professionnelle, pour rendre possible l’accomplissement de vengeances
misérables.
(À suivre.)
Henri COSNIER,
Député de l’Indre.
Les Annales coloniales
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