(Suite et fin.)
Une fois le meurtrier
désarmé, on s’empressa auprès de sa victime, qui ne tarda pas à expirer, la
dernière balle ayant perforé les deux poumons et tranché l’artère aorte.
Une enquête fut ouverte
sur place et, à midi, M. Dupont était incarcéré à la prison civile.
Le malheureux, qui aurait
agi sous l’empire d’un accès de folie, paraît regretter vivent son acte et
refuse toute nourriture.
Ce drame a produit une
grosse émotion dans la paisible ville de Tananarive, et « l’affaire
Dupont » a pendant plusieurs jours défrayé toutes les conversations.
Le Courrier colonial
Calomnie ou jalousie
La Revue des troupes coloniales, dans son numéro de février 1914,
paru tardivement, commentant l’Insurrection dans le sud de Madagascar, ose
dire, page 193 :
« Les mouvements
militaires sont limités par la réduction systématique du budget des frais de
route et quelquefois aussi par la pusillanimité des administrateurs
responsables du maintien de l’ordre qui, confinés dans leur tour d’ivoire,
désireux avant tout de « ne pas avoir d’histoire », empruntent à
l’autruche le moyen de se soustraire à l’orage. »
Celui qui a écrit ces
lignes n’a pu le faire que par ignorance complète du courage, du dévouement et
de l’activité dont font preuve dans les postes les plus difficiles les
fonctionnaires civils aussi bien administrateurs qu’agents des Affaires
indigènes et des Services civils.
Les blancs sont partis
Le Cri
de Paris publie l’entrefilet suivant :
Il y a quelque temps, se
rendant à Majunga pour un procès, un monsieur arrive au tribunal de cette
ville.
Après avoir parcouru
vainement les bureaux et les couloirs sans rencontrer l’ombre d’un
fonctionnaire, il avise un superbe nègre qui balayait la rue devant le
tribunal.
Un court dialogue
s’engage :
— Le greffier n’est
pas là ?
— Je ne crois pas.
— Peut-on voir
quelqu’un ici ?
— Les blancs sont
partis.
— Quand
reviendront-ils ?
Le nègre fait un geste
évasif.
Alors, le monsieur,
agacé, lui demanda :
— Et toi, qu’est-ce
que tu fais ici ?
— Moi, répondit
tranquillement le nègre, je suis le condamné à mort.
Nous constatons que d’autres, après nous,
signalent le désordre dans lequel est plongé le service judiciaire à
Madagascar, sous la direction de l’incapable et trop serviable Teulet.
Les Annales coloniales
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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