(Suite.)
Malgré le marasme des
affaires, signalons que les opérations entamées avant la guerre, et celles
conclues depuis, se sont, en général, très bien terminées, et nous avons appris
de notre banque que les paiements, surtout depuis la disparition du moratorium,
s’étaient opérés ici avec une régularité et une abondance remarquables, que
doivent nous envier bien d’autres villes de Madagascar dont les habitants se
plaisaient, bien avant la guerre, à crier urbi
et orbi que Diégo-Suarez agonisait.
*
* *
La bêtise et la
méchanceté humaines ne manquent jamais l’occasion de se produire, quelles que
soient les circonstances et les latitudes. La dernière, qui est toute
d’actualité, vise une grosse Société française, comprenant dans son sein des
associés étrangers mais neutres, aussi avantageusement connue ici qu’à Nosi-Bé
et Majunga.
D’après les dires d’un
personnage haut placé, inspecteur local des Services civils de la Colonie,
cette maison serait un repaire d’espions allemands, ayant à son service une
compagnie de navigation allemande se cachant sous pavillon neutre, et exerçant
son triste métier avec la complicité de deux de nos concitoyens aussi connus
qu’estimés de tous.
Rien que cela ! et
c’est suffisant par le temps qui court pour nuire irrémédiablement aux victimes
de pareilles accusations, toujours lancées en petit comité, mais n’en devenant
pas moins rapidement publiques.
On s’étonne d’abord que
ce dénonciateur n’ait pas plus tôt songé à dévoiler ces prétendues manœuvres,
et n’ait saisi directement la justice comme c’était son devoir.
Pourquoi a-t-il attendu
aussi longtemps après son départ de chez nous et s’est-il réservé de le faire
très officieusement loin d’ici, à Majunga ?
La Société en cause ne
veut pas ainsi se laisser calomnier, elle n’a pas la complaisance teutonne des
gens de haute « kultur » vis-à-vis de l’autorité supérieure sacrée
pour les Allemands et autres barbares : elle s’est déjà défendue, elle se
défend et continuera. Nous sommes en mesure de pouvoir même affirmer que les
personnes visées vont saisir leur ambassade, et elles auront bien raison !
(À suivre.)
Les Annales coloniales
Madagascar en 1914 sortira le 1er mai, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
Et la Bibliothèque malgache s'ouvre à de nouvelles collections, avec seize titres parus, à découvrir sur la nouvelle page d'accueil du site.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire