(Suite.)
Mais cette initiative n’a
pas plu à tout le monde. MM. Boussenot et Gasparin, faisant preuve d’une
intransigeance et d’une étroitesse d’esprit inconcevables dans les
circonstances critiques que nous traversons et qui devraient déterminer chacun
à ne se préoccuper que de l’intérêt général, ont trouvé mauvais que le
directeur du Courrier colonial,
organe qui, cependant, s’occupe spécialement de Madagascar, joue, au sein de la
Commission, un rôle aussi important.
Tous deux – et ils le
déclarent hautement – estiment que la Grande Île se trouve dans leur champ
d’action et que les intérêts de cette colonie les regardent seuls. Ils
n’admettent pas qu’une autre personne puisse être considérée, par nos
compatriotes de Madagascar, comme ayant pu rendre service à ce pays.
Aussi entendent-ils
orienter les travaux de la Commission comme leur intérêt personnel l’exige. En
même temps qu’ils n’acceptent pas l’intervention d’adversaires de leurs idées,
ils ne veulent pas non plus que celles-ci soient soutenues par des hommes dont
ils redoutent la concurrence dans la Grande Île, et qui pourraient se targuer
d’avoir été utiles à cette colonie.
L’intransigeance dont
font preuve ces deux singuliers républicains a même amené M. Gasparin à
émettre de telles appréciations sur des fonctionnaires faisant partie de la
Commission, qu’il s’est fait vertement rabrouer par le directeur de
l’Agriculture, M. Berthaut. Mais cette sévère semonce, que toute
l’assistance, sauf bien sûr M. Boussenot, a estimée complètement méritée,
n’a pas assagi les représentants – avant la lettre – de Madagascar.
Dépités de voir, au sein
de la Commission, notre directeur, qui y avait été envoyé officiellement par le
ministère de Guerre, en raison de sa compétence spéciale en la matière, ils se
sont livrés auprès du département de l’Agriculture, et en dehors de la
Commission et de son président, qui se déclare indigné de pareilles manœuvres,
à toutes sortes d’intrigues pour obtenir que M. Francis Mury ne fût plus
convoqué à la Commission.
(À suivre.)
Maurice Raoult.
Le Courrier colonial
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