(Suite et fin.)
Mais cette importation,
même pratiquée sur une vaste échelle, ne parviendrait pas à épuiser les
ressources en bovidés que la Grande Île offre à la métropole. Un bateau de
5 000 à 6 000 tonnes pouvant transporter mille cinq cents
animaux, deux mille au grand maximum, on se rend compte du nombre de bateaux et
de voyages qui seraient nécessaires pour amener en France un million de bœufs.
Il faut donc, de toute
nécessité, se préoccuper d’installer le plus rapidement possible dans cette
colonie de vastes établissements frigorifiques qui permettront de remplir les
cales des navires, aménagées à cet effet, de carcasses frigorifiées pendant que
les parties supérieures seront occupées par des bœufs vivants. Il n’est pas
exagéré de dire que chaque bateau pourra alors transporter six mille bêtes, ce
qui diminuera singulièrement le nombre de bateaux et de voyages nécessaires.
Évidemment, on ne peut
pas songer à créer des installations frigorifiques dans la Grande Île en moins
d’une année, mais malheureusement on n’est pas du tout certain que la guerre
sera terminée dans ce délai et d’autre part le troupeau métropolitain se
trouvera assez réduit pour que l’on puisse affirmer, dès maintenant, la
nécessité de le ménager pendant plusieurs années après la guerre, afin de lui
permettre de se reconstituer.
Il est donc d’une sage
administration que l’État édifie, à Madagascar, les établissements
frigorifiques nécessaires, ou mieux qu’il encourage l’industrie privée à les
créer, ce qui serait préférable à tous les points de vue.
C’est certainement dans
cette voie que la Commission, dont nous avons parlé, lui conseillera de
s’engager, en lui demandant d’organiser ou de faciliter, dès maintenant, le
transport, en France, des milliers de bœufs que la Grande Île sera heureuse de
fournir à la métropole pour lui donner une nouvelle preuve de son attachement.
F. M.
Le Courrier colonial
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