On nous écrit :
Ma question, – que l’on a
qualifiée d’indiscrète, – au sujet des pousse-pousse des Allemands, a eu le don
de faire du bruit dans Landerneau. Dans ma naïveté, j’aurais cru qu’il
appartenait aux « séquestres » de répondre à cette question. C’est
une dame, belle et charmante à n’en pas douter, qui, à leur place, se croit
obligée de me renseigner sur un ton aigre-doux qui laisserait croire que ma
question lui a causé quelque dépit. Qu’est-elle dans cette histoire, et que
vient-elle faire dans cette galère ??… D’autant plus qu’elle joue de
malheur quant à l’exactitude des renseignements qu’elle se croit obligée de me
donner, elle, tierce personne.
En effet, le fameux
pousse-pousse, – celui qu’on a vu circuler dans les rues, – (notre indiscrète
le reconnaît) était depuis des mois au service d’un haut fonctionnaire,
précisons – un haut magistrat, – qui, parti par le dernier courrier, s’est
servi de ce véhicule pour se faire transporter sur le quai d’embarquement.
Voilà comment ce pousse-pousse a été vu dans les rues.
Mais notre charmante
indiscrète commet une… maladresse bien plus… originale. Elle déclare que ce
pousse-pousse qu’on a vu circuler dans
les rues de Tamatave est allé retrouver M. le Consul allemand dans sa
princière demeure à Fort Duchesne.
Vous allez trop vite,
Madame, dans vos affirmations. La vérité est qu’au lendemain de votre réponse
dans les journaux de Tamatave, un employé de l’un des séquestres est allé
demander à la gare combien coûterait le port d’un pousse-pousse jusqu’à
Tananarive. Il n’était donc pas encore
parti quand vous nous annonciez le contraire. C’est tout. Ah ! quelle
belle occasion de vous taire, Madame, vous avez perdue là !!…
Quant à l’honorable et estimé journal Le Tamatave, qui a bien voulu publier
mon indiscrète question, il lui importe peu, sans doute, de s’attirer la haine
et les injures des gens dont il se croit obligé de flageller les vilenies.
L’estime des autres doit lui suffire.
Le Tamatave
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