Nous recevons la lettre ci-après que nous sommes
heureux de publier en raison des sentiments patriotiques qu’elle respire, –
sentiments auxquels nous ne pouvons qu’applaudir bien vivement.
Nous ne voulons ici ni
faire un article de polémique, ni en appeler à l’opinion publique contre les
faits et gestes de l’autorité militaire. Nous voulons tout simplement nous
faire l’écho des désirs les plus vifs des militaires de l’active encore
actuellement à Tamatave. Ces désirs seraient d’obtenir au plus tôt l’insigne
honneur d’être dirigés sur le front.
« Que fait-on de
nous ici ? gémissent-ils, pendant que nos frères d’armes se font
glorieusement tuer ?
« Que craint-on à
Madagascar, pour nous retenir ainsi en dépit de nos récriminations ? Nous
nous morfondons dans l’inaction en lisant chaque jour les quelques lignes que
nous adresse Havas en un langage sibyllin.
« Nous avons tous à
la guerre nos frères, pères, cousins, qui eux ne sont soldats que depuis la
mobilisation, et nous, soldats de métier, nous sommes ici à quoi faire ??
Qu’on nous le dise…
« Nous en sommes
arrivés à un tel état de dépression morale qu’on a pu constater à Tamatave une
recrudescence de fièvres et de maladies diverses parmi les militaires européens
du 2e malgaches.
« Si encore on
craignait quelque révolte. Mais c’est très improbable. Et quand cela serait,
les réserves mobilisées sont amplement suffisantes pour maintenir
l’ordre. »
Voilà à peu près les
réflexions qui nous ont été faites par ces militaires. Nous ajouterons qu’il y
a suffisamment de gradés de la territoriale ou de la réserve mobilisés ici à
Tamatave pour pouvoir remplacer les gradés de l’active employés dans les
différents services.
Qui empêcherait au besoin
d’envoyer de France des gradés territoriaux ?
Nous espérons, pour nos
amis les militaires de l’active, que notre requête sera entendue par l’autorité
compétente, et qu’on leur donnera bientôt à tous la clef, non pas des champs,
mais de la route de France.
L. D.
Que les impatients se rassurent. L’autorité
compétente a pris des dispositions pour les envoyer en France. Mais les moyens
de transport ne permettent leur envoi que successivement et suivant les
disponibilités des paquebots. Un peu de patience
encore.
Le Tamatave
Madagascar en 1914 sortira le 1er mai, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
Et la Bibliothèque malgache s'ouvre à de nouvelles collections, avec seize titres parus, à découvrir sur la nouvelle page d'accueil du site.
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