(Suite et fin.)
La mortalité s’éleva
pourtant, au cours d’autres voyages, à 25 %. Les importateurs se sont
rendu compte de la cause de ces insuccès partiels. Il est à souhaiter que
l’administration et les importateurs ne tombent pas dans les erreurs commises.
Les bœufs zébus doivent
n’être parqués que sur le pont et le faux-pont. Ils ne doivent, en aucun cas,
être placés dans des endroits qui ne pourraient pas être facilement ventilés.
Le plancher doit être constamment nettoyé ; de nombreux lavages à l’eau de
mer doivent servir à évacuer leurs déjections.
Mais la principale
précaution à prendre a trait à la nourriture. Elle doit être, durant la
traversée, abondante et variée : des foins importés et surtout des foins
indigènes doivent leur être distribués, paddys, maïs concassé. La principale
précaution doit consister à leur procurer
une bonne boisson. Le bœuf zébu ne résiste pas à l’absorption de l’eau de
mer ou de l’eau obtenue par distillation incomplète de l’eau de mer. Il est
indispensable au premier chef de faire une ample provision d’eau douce au départ et de remplacer cette eau aux escales de
Djibouti et de Port-Saïd. C’est la cause des insuccès de MM. Ollié et Rey.
Par une enquête, ils eurent la preuve que, par suite du défaut de provision, on
avait fait boire de l’eau salée au troupeau. La mortalité s’éleva à 30 %
et les bêtes débarquées à Marseille avaient perdu plus de 30 % de leur
poids.
Enfin, il est indispensable
de faire convoyer les bœufs par des bergers malgaches qui connaissent les mœurs
du troupeau et les soins à donner.
Si on tient compte de ces
enseignements, Madagascar peut nous fournir la viande qui peut un jour nous
faire défaut. On peut très facilement importer 200 000 têtes, et très
rapidement.
Il appartient au
gouvernement de prendre toutes mesures utiles pour empêcher une hausse trop
considérable du prix de la viande, événement qui pourrait avoir de graves
conséquences pour les services de l’intendance et surtout pour la population
civile qui ne pourra pas, dans la campagne, profiter des envois de viande
congelée.
E. Barthe,
Député de l’Hérault.
L’Humanité
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