Il est sérieusement
question, à Madagascar, de réorganiser le service de colonisation qui, maintes
fois déjà, a été remanié. Va-t-il enfin trouver sa forme définitive, comme le voudraient
nos compatriotes de cette île ? Il semble bien qu’ils ne peuvent compter
sur la prompte réalisation de leur désir, car l’autorité supérieure inclinerait
plutôt vers un retour à d’anciens errements qui ont été l’objet de justes
critiques.
Un arrêté, en date du
3 août 1906, avait supprimé les services de l’agriculture, des forêts
et de la section vétérinaire, et les avait remplacés par un service unique, dit
de colonisation, qui comprenait quatre sections : l’agriculture, les haras,
l’hydraulique agricole et les forêts. Toutes étaient placées sous l’autorité
directe d’un fonctionnaire appartenant à l’hydraulique.
Cette organisation
n’avait pas donné de résultats bien satisfaisants. En effet, si l’hydraulique
avait pris un grand développement, par contre, l’agriculture n’occupait pas la
place à laquelle elle avait droit. Aussi, par un arrêté du
15 janvier 1913, son autonomie a été rendue à la section vétérinaire,
et le service de colonisation est resté composé de trois sections : agriculture,
hydraulique et forêts, cette dernière seulement pour mémoire, car elle
n’aurait, nous dit-on, jamais fonctionné effectivement.
Ces diverses expériences
auraient dû, semble-t-il, conduire à une organisation plus rationnelle.
Cependant, dans le nouveau projet, on envisagerait, si nos renseignements sont
exacts, un retour au primitif état de choses institué par l’arrêté du
3 août 1906 : le service vétérinaire serait de nouveau rattaché
au service de colonisation.
On se rend malaisément
compte des avantages que l’administration peut trouver à une modification de ce
genre. Si l’on en croit les gens à l’esprit mal intentionné, la principale
préoccupation de ceux qui suggèrent au gouverneur général d’entrer dans cette
voie serait de faire créer un poste avantageux destiné à récompenser les
services d’un vieux fonctionnaire, voire même d’un politicien. Il suffira
certainement de signaler à la bienveillante attention de M. Garbit les
inconvénients de ce retour en arrière pour qu’il reconnaisse la justesse de nos
critiques.
(À suivre.)
Jean Peyraud.
Le Courrier colonial
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