(Suite et fin.)
La première question qui
se pose est celle-ci : comment et dans quels cadres choisira-t-on le chef
d’un service réunissant entre ses mains des attributions aussi diverses ?
L’agriculture, l’hydraulique, les forêts, les haras ne nécessitent-ils pas,
respectivement, des connaissances techniques spéciales ? Le titulaire
sera-t-il un technicien (ingénieur, vétérinaire, etc.), ou un fonctionnaire
sans compétence reconnue ?
Nous ne voyons pas très
bien, pour notre part, un vétérinaire s’occupant d’agriculture, d’hydraulique
ou de forêts, pas plus qu’un ingénieur des arts et manufactures tranchant les
questions agricoles, sylvicoles, prophylactiques. Un fonctionnaire d’ordre
administratif ou un politicien serait encore moins à sa place dans un pareil
domaine.
Les candidats à ce poste
pourvu d’un assez coquet traitement ne manqueront pas, il est vrai, de nous
faire l’objection suivante : les chefs de section seront spécialisés.
Soit, mais alors pourquoi créer une sinécure inutile et onéreuse ?
Pourquoi ne pas laisser l’entière responsabilité de la marche de leur service à
ceux qui sont capables d’en assurer la bonne exécution ? Constituer une
direction unique, n’est-ce pas s’exposer à entraver tout progrès, à supprimer
toute initiative ? Les chefs des diverses sections, agissant en
sous-ordre, ne montreront pas la même activité.
En ce qui concerne
l’hydraulique, en particulier, cette section ne devrait-elle pas être réunie
aux travaux publics ? Les agents de ce service semblent tout désignés pour
effectuer, dans les meilleures conditions possibles, les constructions de
barrages, de canaux d’irrigation ou de drainage, etc.
Nous avons cru nécessaire
de montrer en quelques mots les inconvénients qu’il y aurait à grouper des
services aussi divers. Leur réunion sous une seule direction n’offre, on le
voit, que des difficultés pour la bonne administration de chacun d’eux.
En matière
administrative, notamment, il ne faut jamais perdre de vue le principe posé par
les Anglais dans cet axiome : « The right man in the right
place », axiome que La Fontaine avait excellemment exprimé dans ces vers,
non moins lapidaires :
« Chacun son métier
« Les vaches seront
bien gardées… »
Jean Peyraud.
Le Courrier colonial
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