5 janvier 2015

Il y a 100 ans : La misère parmi les indigènes (2)

(Suite et fin.)
Depuis la guerre, bien des employés de commerce ont été diminués de 25, et même de 50 % ; ils ont préféré accepter plutôt que de rester à ne rien faire ; mais l’indigène, c’est autre chose ; il préfère ne rien faire ; commettre des coups pendables, plutôt que de subir une diminution dans ses gages.
Souvenons-nous bien que l’indigène est avisé de tout ; il y en a qui lisent les journaux et qui informent leurs camarades de tout ce qui se dit ; cette phrase : « La misère est une mauvaise conseillère », pourrait être funeste à bien des colons de la brousse, et même à ceux de Tamatave, comme nous l’avons déjà vu tout récemment par l’horrible assassinat de M. Chabas. Voulons-nous faire disparaître la misère ? servons-nous du fouet et de la guillotine ; il n’y a que ça de vrai ! L’humanitarisme est sublime, mais comme dans toutes choses, il en faut et il n’en faut pas ! En avant le fouet et la guillotine envers ceux qui le méritent, et la misère disparaîtra.
Agréez, Monsieur le Rédacteur, mes salutations empressées.
Un colon.
Notre correspondant occasionnel exagère peut-être un peu ; les criminels doivent évidemment être punis avec rigueur ; quant aux autres, il y aurait des moyens moins douloureux et cependant suffisamment efficaces pour faire cesser cette misère de laquelle ils ne font rien pour sortir.
Nous reviendrons un de ces jours sur cette question.
Le Tamatave

Chronique locale

Nous ne manquerons ni de pain ni de sucre
L’administration a fait venir de Sidney 300 tonnes de farine. – Le vapeur qui transporte cette cargaison est attendu à Tamatave vers le 17 courant.
Une commande de sucre a également été faite à la Réunion.
Mendiants
La mendicité est-elle autorisée à Tamatave ?
Dans la négative, pourquoi la Police laisse-t-elle depuis quelque temps de nombreux pseudo-mendiants indigènes quémander de porte en porte ?
Une relique
En procédant au nivellement d’un terrain situé à l’angle de la Place du XII Décembre et Boulevard Galliéni, on a mis à nu un vieux canon hova. Que va-t-on faire de cette relique ?

La Dépêche malgache


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