29 janvier 2015

Il y a 100 ans : La route de Tamatave à Melville et le canal de Vatomandry à Tamatave (7)

(Suite.)
4° Réglementer d’une façon plus pratique l’utilisation de la main-d’œuvre prestataire et pénitentiaire, cette dernière surtout.
N’est-il pas en effet ridicule et décevant de voir la colonie nourrir, vêtir et loger confortablement un indigène – et cela gratis, – sous le prétexte qu’il n’a pas payé ses impôts ?
Car le travail que, à cette heure, on exige de lui, en général est insignifiant, d’autant qu’avec les règlements actuels on ne peut, paraît-il, ni l’éloigner de la maison d’arrêt, ni le laisser sortir, sans une forte escorte absolument inutile en pays malgache.
Employés à des travaux utiles, ce serait, pour ces détenus, une école de travail, et pour la colonie une source de richesses.
Ils ne devraient, bien entendu, travailler que sous la direction de surveillants compétents et consciencieux. Il ne doit pas en manquer. Sans cela ils ne feraient que de la mauvaise besogne, ou n’en feraient pas du tout.
J’ai maintenant à vous dire un mot sur le tracé de la route de Tamatave à Melville que vous trouvez si parfait.
Venu à Tamatave en filanzana, j’ai eu l’idée de regagner ma propriété en suivant le piquetage qui indique le tracé de cette route (de Tamatave à Melville).
J’ai cru d’abord que mes bourjanes, pour se moquer de moi, me conduisaient à Farafatra. Mais pas du tout. Je n’ai pas tardé à me rendre compte que le piquetage suivait réellement cette ancienne voie, carrossable jadis, mais que, sous prétexte d’amélioration, d’aucuns ont rendue inutilisable.
Ce n’est qu’arrivé au village d’Ambodisine, au pied des coteaux de Farafatra, que le tracé de la route, par un angle presque aigu, tourne à gauche dans la direction de l’Ivondro en suivant parallèlement la ligne des eaux qui sépare ces coteaux de la plaine.
Le hasard me fait rencontrer une connaissance à qui j’exprime mon étonnement de voir cette route traverser la plaine d’abord du Sud-Est au Nord-Ouest, et ensuite entièrement du Nord au Sud, l’allongeant ainsi de plusieurs kilomètres sur le tracé plus ou moins direct de Tamatave à Ivondro.
Étant bien en cour, cet ami a pu m’indiquer que, si cela se faisait ainsi, c’était par pure économie.
Par économie ??
 (À suivre.)

Le Tamatave

Incessamment sous peu, le renouveau de la Bibliothèque malgache sur le terrain de l'édition, avec un titre déjà paru, mais remis en page de manière plus professionnelle, et très vite des nouveautés.

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