On pourrait faire une
rubrique « les Allemands à Madagascar », car vraiment les Boches y
ont amplement occupé l’administration, le public et la presse, de leurs
encombrantes personnes.
Trois Allemands, dont
deux agents de cette maison O’Swald à laquelle M. Picquié s’était borné,
au début des hostilités, à interdire le commerce des spiritueux, et un
propriétaire de cinéma, nommé Neumann, sont arrivés de Mananjary à Tananarive.
Les deux premiers ont été
dirigés sur Tamatave ; le troisième a été incarcéré à la maison d’arrêt,
sous l’inculpation d’espionnage.
Ensuite les agents et le
personnel des maisons O’Swald et D.O.A.G. et quelques autres sujets allemands
furent internés au lazaret de Katsépé, sous la surveillance d’un peloton de
tirailleurs commandés par un lieutenant.
« Là, ces messieurs
eurent, paraît-il – nous citons la Tribune
–, même tous les accessoires nécessaires permettant à des célibataires
d’endurer privation de leur liberté, sans compter le reste.
« Après la visite du
curieux Kœnigsberg, fantôme affolé en
quête de charbon, on transféra l’escouade allemande à la prison civile où elle
trouva, dit-on, le moyen de se procurer les cablos. Sur cette situation, une
enquête ne serait peut-être pas inutile, l’audition des sous-officiers gardiens
mettrait bien des choses au point.
« Nous comptons sur
l’administration supérieure pour réprimer les fautes commises, et il y en eut,
affirme-t-on. »
Le lieutenant chargé du
transfert de ces bonshommes à la prison de Majunga entreprit de les surveiller
sérieusement.
Cependant, un autre noyau
d’Allemands trouvait moyen de continuer ses petites affaires, s’il faut en
croire la Tribune, dont voici encore
le texte :
« Nossi-bé.
« Messieurs les
Allemands ne pouvant s’occuper de leurs petites affaires ont, paraît-il, trouvé
complaisance chez un ancien fonctionnaire, lequel opère les recouvrements pour
le compte de ces Messieurs.
« Ajoutons que
l’accueil réservé à ce mandataire pensionné de l’État ne serait pas toujours
sympathique.
« Ne pourrait-on le
rappeler à la pudeur. »
D’autres Boches et
Autrichiens, enfin, étaient internés à l’îlot Prune.
Et ceux-là ne
désespéraient pas moins que les autres la population française de Madagascar.
(À suivre.)
Les Annales coloniales
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