13 janvier 2015

Il y a 100 ans : Les Allemands à Madagascar (1)

On pourrait faire une rubrique « les Allemands à Madagascar », car vraiment les Boches y ont amplement occupé l’administration, le public et la presse, de leurs encombrantes personnes.
Trois Allemands, dont deux agents de cette maison O’Swald à laquelle M. Picquié s’était borné, au début des hostilités, à interdire le commerce des spiritueux, et un propriétaire de cinéma, nommé Neumann, sont arrivés de Mananjary à Tananarive.
Les deux premiers ont été dirigés sur Tamatave ; le troisième a été incarcéré à la maison d’arrêt, sous l’inculpation d’espionnage.
Ensuite les agents et le personnel des maisons O’Swald et D.O.A.G. et quelques autres sujets allemands furent internés au lazaret de Katsépé, sous la surveillance d’un peloton de tirailleurs commandés par un lieutenant.
« Là, ces messieurs eurent, paraît-il – nous citons la Tribune –, même tous les accessoires nécessaires permettant à des célibataires d’endurer privation de leur liberté, sans compter le reste.
« Après la visite du curieux Kœnigsberg, fantôme affolé en quête de charbon, on transféra l’escouade allemande à la prison civile où elle trouva, dit-on, le moyen de se procurer les cablos. Sur cette situation, une enquête ne serait peut-être pas inutile, l’audition des sous-officiers gardiens mettrait bien des choses au point.
« Nous comptons sur l’administration supérieure pour réprimer les fautes commises, et il y en eut, affirme-t-on. »
Le lieutenant chargé du transfert de ces bonshommes à la prison de Majunga entreprit de les surveiller sérieusement.
Cependant, un autre noyau d’Allemands trouvait moyen de continuer ses petites affaires, s’il faut en croire la Tribune, dont voici encore le texte :
« Nossi-bé.
« Messieurs les Allemands ne pouvant s’occuper de leurs petites affaires ont, paraît-il, trouvé complaisance chez un ancien fonctionnaire, lequel opère les recouvrements pour le compte de ces Messieurs.
« Ajoutons que l’accueil réservé à ce mandataire pensionné de l’État ne serait pas toujours sympathique.
« Ne pourrait-on le rappeler à la pudeur. »
D’autres Boches et Autrichiens, enfin, étaient internés à l’îlot Prune.
Et ceux-là ne désespéraient pas moins que les autres la population française de Madagascar.
(À suivre.)

Les Annales coloniales


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