15 janvier 2015

Il y a 100 ans : Les Allemands à Madagascar (2)

(Suite et fin.)
Le Journal de Tamatave imprimait, en effet, des doléances à leur sujet.
« Nous avons assisté, hier matin, au départ de la baleinière du port qui, gracieusement mise à la disposition de Messieurs les goinfres de l’îlot Prune, leur porte, tous les jours, de nombreuses et délicates provisions.
« Il a été chargé, dans celle de samedi, 6 soubiques de légumes frais et de viandes, 2 sacs de pain.
« Nous avons même remarqué qu’on avait le soin d’emballer certains produits dans des journaux locaux, voire même dans l’Officiel ; sans doute, pour permettre à ces intéressants prisonniers de guerre de se tenir au courant des événements qui se déroulent en Europe. »
Cependant, quelques jours plus tard, les ménagères de Tamatave reprenaient le sourire, des ordres ayant été donnés pour qu’à l’avenir les denrées alimentaires mises en vente au « Bazar » soient vendues à la population avant d’être livrées à la personne chargée d’approvisionner les Allemands.
À l’îlot Prune, le calme ne régnait pas, Boches et Autrichiens se reprochant leurs diverses défaites – preuve évidente qu’ils recevaient les nouvelles !
Sur ces entrefaites, la peste se déclara à Maurice, et le gouvernement général décida de débarrasser l’îlot Prune des hôtes qui y étaient internés, de façon à laisser le lazaret à l’entière disposition des voyageurs appelés à y purger une quarantaine.
Le chef du service de sûreté générale, M. Bastel, fut désigné par le chef de la colonie pour présider au transfert des Boches de l’îlot Prune au Fort-Duchesne, à Tananarive, où ils resteront internés jusqu’à la fin des hostilités.
De leur côté, les Petites Affiches de Majunga se plaignent de ce que les Allemands détenus dans leur ville soient des prisonniers pour rire, nourris par un hôtelier qui se fait un devoir et un plaisir de leur fournir tout ce qu’ils demandent avec le visa du commandant de la place.
Comme on aurait pu s’y attendre, c’est par une grossièreté que ces messieurs ont reconnu un tel excès d’indulgence : ils ont demandé des saucisses de Strasbourg et du papier hygiénique français.
Notre confrère proposait l’envoi d’un rouleau de papier émeri. En tout cas, la limitation au nécessaire sans douceurs nous semblerait logique et justifiée.

Les Annales coloniales


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