Dans la rue, mon patron
est morose. Pensez donc, l’expédition n’a plus lieu ; par exemple il est
guéri. Comme par enchantement, sa goutte a disparu et à ses nombreux amis il
conte sa déception. Pensez donc, au moment où je me sentais dispos, plus
d’expédition ! Vraiment, les pouvoirs publics sont bien coupables, le
Gouverneur, le Général, les Anglais même, tout le monde en prend pour son
grade ; je passe des heures devant les cafés à l’entendre expectorer ses
mensonges. Il jacasse trop, son auditoire ne s’y trompe plus, on le voit bien
au sourire des copains qu’il régale.
Moi non plus, je ne m’y
trompe pas ; à la maison du reste, le ton change, et à la table familiale
il ne peut dissimuler sa joie de voir la fameuse expédition pour des pays
inconnus enterrée pour toujours dans des cartons aussi poussiéreux
qu’administratifs. Avoir failli être mobilisé suffit à sa gloire.
Je croyais être
tranquille pour longtemps quand, hier, il est tombé en arrêt devant l’affiche
de vente du bateau-câble, l’appareil de T. S. F. est à vendre, de là
à rêver de l’installer au bout du wharf il n’y a qu’un pas. Tamatave réclame à
cor et à cri la T. S. F. Une pétition a circulé sur une table de café
entre 4 apéritifs, elle a été de suite couverte de 4 signatures, les
propriétaires des apéros. Malheureusement, à Tamatave, les pétitions pleuvent
depuis quelque temps, les signataires se fatiguent et, malgré l’avantage qu’il
y aurait de prévoir les cyclones, les naufrages, les Kœnigsberg, les baleines,
etc., pas plus que les autres cette pétition n’aura d’effet ; il est vrai
qu’elle peut toujours être signée « les commerçants de Tamatave », le
résultat ne sera pas changé et comme d’habitude personne ne sera content.
Sarah B.
La Dépêche malgache
Bateau incendié en rade de Tamatave
Un violent incendie s’est
déclaré dans les soutes à charbon du vapeur Djibouti,
en rade de Tamatave.
Ne pouvant se rendre
maître du feu, le capitaine songea un moment à couler son bateau ; mais
l’équipage réussit à circonscrire l’incendie et, après de longs efforts, à
l’éteindre.
Les dégâts matériels sont
considérables.
Le Djibouti a pu, néanmoins, continuer son voyage sur la Réunion.
Le Courrier colonial
Madagascar en 1914 est en préparation, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
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