9 février 2015

Il y a 100 ans : Le carnet d’un boto de pousse-pousse

Dans la rue, mon patron est morose. Pensez donc, l’expédition n’a plus lieu ; par exemple il est guéri. Comme par enchantement, sa goutte a disparu et à ses nombreux amis il conte sa déception. Pensez donc, au moment où je me sentais dispos, plus d’expédition ! Vraiment, les pouvoirs publics sont bien coupables, le Gouverneur, le Général, les Anglais même, tout le monde en prend pour son grade ; je passe des heures devant les cafés à l’entendre expectorer ses mensonges. Il jacasse trop, son auditoire ne s’y trompe plus, on le voit bien au sourire des copains qu’il régale.
Moi non plus, je ne m’y trompe pas ; à la maison du reste, le ton change, et à la table familiale il ne peut dissimuler sa joie de voir la fameuse expédition pour des pays inconnus enterrée pour toujours dans des cartons aussi poussiéreux qu’administratifs. Avoir failli être mobilisé suffit à sa gloire.
Je croyais être tranquille pour longtemps quand, hier, il est tombé en arrêt devant l’affiche de vente du bateau-câble, l’appareil de T. S. F. est à vendre, de là à rêver de l’installer au bout du wharf il n’y a qu’un pas. Tamatave réclame à cor et à cri la T. S. F. Une pétition a circulé sur une table de café entre 4 apéritifs, elle a été de suite couverte de 4 signatures, les propriétaires des apéros. Malheureusement, à Tamatave, les pétitions pleuvent depuis quelque temps, les signataires se fatiguent et, malgré l’avantage qu’il y aurait de prévoir les cyclones, les naufrages, les Kœnigsberg, les baleines, etc., pas plus que les autres cette pétition n’aura d’effet ; il est vrai qu’elle peut toujours être signée « les commerçants de Tamatave », le résultat ne sera pas changé et comme d’habitude personne ne sera content.
Sarah B.
La Dépêche malgache

Bateau incendié en rade de Tamatave

Un violent incendie s’est déclaré dans les soutes à charbon du vapeur Djibouti, en rade de Tamatave.
Ne pouvant se rendre maître du feu, le capitaine songea un moment à couler son bateau ; mais l’équipage réussit à circonscrire l’incendie et, après de longs efforts, à l’éteindre.
Les dégâts matériels sont considérables.

Le Djibouti a pu, néanmoins, continuer son voyage sur la Réunion.
Le Courrier colonial

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