(Suite.)
Quant aux œuvres d’art
qu’on économiserait en suivant la route de Farafatra, c’est là une pure utopie,
car cette route ne possède, à l’heure actuelle, aucun pont sérieux, méritant
vraiment ce nom, pour franchir les nombreuses lagunes et cours d’eau qu’elle
traverse. De ce côté-là encore, pas d’économies possibles.
Cette route desservirait
les intérêts d’un plus grand nombre de colons ??
Mais M. Lebureau n’a
pas la prétention, que je sache, de desservir les intérêts des colons de la
région au moyen d’une seule et unique voie de communication.
À ce propos, le projet
actuel d’une route de Tamatave à l’Ivondro fait-il partie d’un plan d’ensemble,
embrassant les voies de communication de tout le pays et servant d’artère
principale aux diverses ramifications qui s’étendraient de tout côté, ou bien
n’est-ce qu’un bout de chemin lancé au petit bonheur, pour faire taire les
colons qui réclament, à cor et à cri, des voies de communication, car s’il doit
s’arrêter à Melville, on ne voit pas bien à combien de colons il pourra être
utile.
On oublie qu’une route,
partant de Tamatave et permettant de gagner l’intérieur jusqu’à la capitale,
est absolument indispensable, et ne doit pas trop s’éloigner de la voie ferrée,
afin de permettre, par exemple, les communications entre deux gares,
aujourd’hui impossibles. Il faut aller jusqu’à Fanovana avant de trouver cette
facilité. De cette localité à la côte, pas une gare n’est desservie par une
voie de communication en permettant l’accès, la route qui part de Mahatsara,
près d’Andévorante, s’en trouvant trop éloignée jusqu’à Fanovana.
Entre parenthèse, que
dire de cette dernière route qui, malgré tant de millions qu’elle a coûtés,
n’aboutit nulle part sur la côte. Un plan d’ensemble ne pourrait-il la rajuster
à celle de Melville par le Fanandrana et la Ronga-Ronga ??
Mais revenons à nos
moutons, c’est-à-dire à la route de Tamatave à Melville. Pour que cette route
puisse pratiquement traverser la plaine, il faudrait, paraît-il, que les
lagunes et marais qui couvrent en entier ladite plaine fussent desséchés.
À cette proposition, je
vois, sur la tête de M. Lebureau, ses cheveux se hérisser d’horreur et
d’effroi.
(À suivre.)
Le Tamatave
Madagascar en 1914 est en préparation, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
Et la Bibliothèque malgache s'ouvre à de nouvelles collections, avec quatre premiers titres disponibles sur la nouvelle page d'accueil du site.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire