2 février 2015

Il y a 100 ans : La route de Tamatave à Melville et le canal de Vatomandry à Tamatave (9)

(Suite.)
Quant aux œuvres d’art qu’on économiserait en suivant la route de Farafatra, c’est là une pure utopie, car cette route ne possède, à l’heure actuelle, aucun pont sérieux, méritant vraiment ce nom, pour franchir les nombreuses lagunes et cours d’eau qu’elle traverse. De ce côté-là encore, pas d’économies possibles.
Cette route desservirait les intérêts d’un plus grand nombre de colons ??
Mais M. Lebureau n’a pas la prétention, que je sache, de desservir les intérêts des colons de la région au moyen d’une seule et unique voie de communication.
À ce propos, le projet actuel d’une route de Tamatave à l’Ivondro fait-il partie d’un plan d’ensemble, embrassant les voies de communication de tout le pays et servant d’artère principale aux diverses ramifications qui s’étendraient de tout côté, ou bien n’est-ce qu’un bout de chemin lancé au petit bonheur, pour faire taire les colons qui réclament, à cor et à cri, des voies de communication, car s’il doit s’arrêter à Melville, on ne voit pas bien à combien de colons il pourra être utile.
On oublie qu’une route, partant de Tamatave et permettant de gagner l’intérieur jusqu’à la capitale, est absolument indispensable, et ne doit pas trop s’éloigner de la voie ferrée, afin de permettre, par exemple, les communications entre deux gares, aujourd’hui impossibles. Il faut aller jusqu’à Fanovana avant de trouver cette facilité. De cette localité à la côte, pas une gare n’est desservie par une voie de communication en permettant l’accès, la route qui part de Mahatsara, près d’Andévorante, s’en trouvant trop éloignée jusqu’à Fanovana.
Entre parenthèse, que dire de cette dernière route qui, malgré tant de millions qu’elle a coûtés, n’aboutit nulle part sur la côte. Un plan d’ensemble ne pourrait-il la rajuster à celle de Melville par le Fanandrana et la Ronga-Ronga ??
Mais revenons à nos moutons, c’est-à-dire à la route de Tamatave à Melville. Pour que cette route puisse pratiquement traverser la plaine, il faudrait, paraît-il, que les lagunes et marais qui couvrent en entier ladite plaine fussent desséchés.
À cette proposition, je vois, sur la tête de M. Lebureau, ses cheveux se hérisser d’horreur et d’effroi.
(À suivre.)

Le Tamatave

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