(Suite et fin.)
On le gâtait, on
l’appelait Tonton Roblet ; aux jours de fête, on lui faisait arborer ses
décorations qu’il cachait sous son parapluie en traversant la ville. Les
soldats du Fort-Duchesne, qu’il aimait à aller photographier, l’entouraient
comme un grand-père, lui faisaient raconter ses histoires et s’indignaient
qu’on ne lui gardât pas plus de reconnaissance. « Si c’est pas malheureux,
disait un grand gaillard à médailles, d’oublier un savant bon-papa comme
ça. »
Les Malgaches, eux,
n’oubliaient pas quel avait été son rôle dans la conquête de leur pays, mais ne
lui en gardaient pas rancune, sachant combien il les aimait. Un jour, à la
revue du 14 juillet, à Tananarive, comme le bon vieillard, perdu dans la
foule, se frayait difficilement un chemin, un ancien chef malgache s’écarta
avec respect devant lui : « Passez, Père Roblet ; sans vous,
tout ce monde ne serait pas là. »
Il vient de mourir à 87
ans d’âge, et dans sa cinquante-troisième année de Madagascar. Humble et grande
figure qui disparaît, et dont les titres de gloire devant Dieu, plus précieux
encore que ceux du savant devant les hommes, seront d’avoir été un sauveur
d’âmes acharné. Nous n’avons pas le droit d’oublier ni les uns, ni les autres.
La Croix
Une affaire d’empoisonnement à Madagascar
La cour criminelle de
Tananarive, dans son audience du 24 février, a jugé l’affaire
d’empoisonnement dont Mlle Vella, sœur d’un de nos compatriotes, a été la
victime.
La principale inculpée,
la femme indigène Razafimalala, maîtresse de M. Vella, empoisonna au mois
de mai dernier, Mlle Vella, afin de devenir seule maîtresse de maison et
probablement de se faire épouser par M. Vella.
Le crime ayant été établi
et l’inculpée ayant, du reste, fait des aveux, la cour l’a condamnée aux
travaux forcés à perpétuité, ainsi que son complice, un nommé Bakaro, qui lui
avait fourni le poison.
Deux autres indigènes,
inculpés comme ayant servi d’intermédiaires entre les deux principaux
coupables, ont été acquittés, la preuve de leur culpabilité n’ayant pu être
suffisamment établie.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire