18 juin 2014

Il y a 100 ans : Pour une chandelle

Le broussard malgache devient sybarite ; aussi longtemps qu’il ne rencontrait à travers la campagne (!) ni un hôtel, ni même un vulgaire restaurant pour se mettre à l’abri des ardeurs du soleil ou des fraîcheurs, plus dangereuses encore, des nuits, il ne se plaignait pas ; aujourd’hui que des gîtes d’étapes se dressent un peu partout, il voudrait qu’ils soient « à l’instar » du Grand Hôtel du boulevard des Capucines !
Dans un gîte récemment créé à Mahatsinjo par l’administration, le voyageur trouvait un lit, des draps blancs, une moustiquaire, une table, tout ce qu’il faut pour les ablutions, enfin un bougeoir avec une chandelle dedans.
Les broussards du Congo ne sont pas près de jouir d’un pareil luxe en arrivant à l’étape.
Au début, dans la brousse de la Grande Île, tout allait bien ; l’administration allouait une royale subvention de 0 fr. 25 au blanchisseur pour savonner les draps et garnir les bougeoirs de chandelles ; au bout de quelques mois, en établissant son bilan, le pauvre blanchisseur s’aperçut qu’il en était de sa poche. Il réclama près de l’administration qui, reconnaissant le bien-fondé de ses doléances, l’autorisa désormais à tenir la chandelle… à la disposition des clients, mais contre trois sous pièce.
Les clients ne sont pas contents et réclament le maintien de la chandelle gratis.
Quand je vous dis que ces broussards malgaches sont d’insatiables sybarites !

Les Asiatiques à Majunga

Les Hindous ne se contentent pas d’envahir nos principaux centres malgaches, ils y accaparent certains genres de commerce ou d’industrie et prétendent ensuite imposer leurs conditions aux colons.
C’est ainsi qu’à Majunga, ils ont à peu près le monopole des transports et, comme il n’y existe pas de tarifs, ils imposent aux clients les prix que bon leur semble.
Commerçants et colons, fatigués de cet abus, ont décidé de rédiger une pétition qui circulait en ville au moment du départ du courrier, pour réclamer de l’administration l’établissement d’un tarif de transport qu’ils jugent indispensable.

Le Courrier colonial


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