Le broussard malgache
devient sybarite ; aussi longtemps qu’il ne rencontrait à travers la
campagne (!) ni un hôtel, ni même un vulgaire restaurant pour se mettre à
l’abri des ardeurs du soleil ou des fraîcheurs, plus dangereuses encore, des
nuits, il ne se plaignait pas ; aujourd’hui que des gîtes d’étapes se
dressent un peu partout, il voudrait qu’ils soient « à l’instar » du
Grand Hôtel du boulevard des Capucines !
Dans un gîte récemment
créé à Mahatsinjo par l’administration, le voyageur trouvait un lit, des draps
blancs, une moustiquaire, une table, tout ce qu’il faut pour les ablutions,
enfin un bougeoir avec une chandelle dedans.
Les broussards du Congo
ne sont pas près de jouir d’un pareil luxe en arrivant à l’étape.
Au début, dans la brousse
de la Grande Île, tout allait bien ; l’administration allouait une royale
subvention de 0 fr. 25 au blanchisseur pour savonner les draps et
garnir les bougeoirs de chandelles ; au bout de quelques mois, en établissant
son bilan, le pauvre blanchisseur s’aperçut qu’il en était de sa poche. Il
réclama près de l’administration qui, reconnaissant le bien-fondé de ses
doléances, l’autorisa désormais à tenir la chandelle… à la disposition des
clients, mais contre trois sous pièce.
Les clients ne sont pas
contents et réclament le maintien de la chandelle gratis.
Quand je vous dis que ces
broussards malgaches sont d’insatiables sybarites !
Les Asiatiques à Majunga
Les Hindous ne se
contentent pas d’envahir nos principaux centres malgaches, ils y accaparent
certains genres de commerce ou d’industrie et prétendent ensuite imposer leurs
conditions aux colons.
C’est ainsi qu’à Majunga,
ils ont à peu près le monopole des transports et, comme il n’y existe pas de
tarifs, ils imposent aux clients les prix que bon leur semble.
Commerçants et colons,
fatigués de cet abus, ont décidé de rédiger une pétition qui circulait en ville
au moment du départ du courrier, pour réclamer de l’administration
l’établissement d’un tarif de transport qu’ils jugent indispensable.
Le Courrier colonial
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