Les massifs forestiers de
la colonie de Madagascar renferment de très nombreuses essences qui sont
utilisées dans l’ébénisterie et dans l’industrie.
Les bois d’ébénisterie
qui comprennent les essences précieuses, bois d’ébène, bois de rose, santal,
palissandre trouvent dans la fabrication et le placage des meubles de luxe un
placement facile. Leur exportation atteint chaque année
200 000 francs. Les bois d’industrie sont représentés par le gaïac,
le teck, l’hazomalanga, le palétuvier.
La difficulté des
transports, le petit nombre des voies de communication et surtout le manque
d’aménagement des forêts qui ne réunissent pas en un seul point les mêmes
essences, n’ont pas encore permis à la forêt malgache de prendre l’importance
qu’elle doit atteindre. Pour trouver dans les forêts de Madagascar les bois
propres à certains emplois, on est, actuellement, obligé, en raison de cette
dissémination des essences, de parcourir de grandes surfaces. Aussi, la colonie
doit-elle, chaque année, importer de France, du Natal et des Comores un
approvisionnement important de bois équarris ou sciés.
Par un autre côté,
l’activité qui se développe à Madagascar dans toutes les branches du commerce
et de l’industrie augmente dans de grandes proportions et occasionne chaque
année la création de besoins nouveaux. L’industrie réclame des poteaux de mine,
des poteaux télégraphiques, des bois de construction, de charronnage el de
chauffage. Pour remédier à cette situation, l’administration a fait exécuter de
grands travaux d’aménagement dans les stations forestières de la colonie.
Depuis deux années, des périmètres de reboisement ont été créés dans divers
centres, des recherches ont été faites sur la nature des essences à introduire
et sur les meilleurs modes de plantation et d’exploitation. Des pépinières ont été installées
dans chaque périmètre et les opérations d’aménagement commencées en 1910 se
trouvent déjà terminées sur de grandes surfaces. Des semis d’eucalyptus ont été
faits, qui sont destinés à servir d’essence de couverture, en même temps que
l’on procédait à des plantations d’essences de fond appelées à régénérer la
forêt malgache.
Les travaux effectués à
la station d’Analamazaotra ont montré la possibilité de retirer avec méthode et
profit tous les produits nécessaires au commerce et à l’industrie. L’excellent
résultat qu’ils ont donné a amené l’administration à étendre ce même système
d’aménagement à d’autres régions de l’île.
L’administration s’est
aussi préoccupée des mesures à prendre en vue de la multiplication en forêt des
lianes et arbres à caoutchouc que les indigènes exploitent souvent d’une façon
abusive.
Des semis effectués en
pépinière ont donné de belles collections de lianes qui ont été mises en place
et qui auront pour effet de répandre les meilleures espèces.
La Quinzaine coloniale
Extrait de Madagascar il y a 100 ans. Février 1913.
(A paraître dans quelques jours)
Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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