Le fait suivant raconté
par la Tribune, est de telle nature
qu’on ne saurait lui donner assez de publicité.
Peut-être à force de le
redire pourrait-on amener quelque fonctionnaire à imiter celui dont s’agit.
Essayons :
Au cours d’un récent
voyage accompli sur la côte, il nous a été permis de découvrir un fonctionnaire
qui s’ingénie à concilier les intérêts généraux dont il a la charge, avec les
intérêts particuliers de chacun de ses administrés.
Ce merle blanc du
fonctionnarisme est un modeste garde principal, chef d’un poste administratif
d’une importante province côtière. En moins de trois ans il réalisé ce tour de
force, de construire 45 kilomètres de route carrossable et de rendre navigable
une rivière sur une longueur de 50 à 60 kilomètres. Et cela à l’aide des
corvées réglementaires du fokonolona.
Mais là ne se borne pas
l’activité de notre chef de poste qui au lieu de cultiver la ramatoa, à l’instar de bon nombre de fonctionnaires, grands
et petits, a obtenu que ses administrés indigènes cultivassent, eux, une
étendue considérable de rizières, depuis de nombreuses années en friche.
Aussi par les sages
mesures qu’il a su prendre, par des conseils sans cesse renouvelés a-t-il
réussi à transformer en une région riche, un coin de brousse où vivait
misérablement une population loqueteuse.
Le fait est si rare qu’il
méritait d’être signalé.
Aussi nous
permettons-nous d’attirer respectueusement l’attention de M. le Gouverneur
Général, sur ce modeste agent de l’administration, dont il saura, nous en sommes
convaincus, récompenser le mérite.
Vidi.
Le Tamatave
Extrait de Madagascar il y a 100 ans. Février 1913.
(A paraître dans quelques jours)
Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire