5 février 2013

Il y a 100 ans : Un fonctionnaire comme il en faudrait beaucoup


Le fait suivant raconté par la Tribune, est de telle nature qu’on ne saurait lui donner assez de publicité.
Peut-être à force de le redire pourrait-on amener quelque fonctionnaire à imiter celui dont s’agit. Essayons :
Au cours d’un récent voyage accompli sur la côte, il nous a été permis de découvrir un fonctionnaire qui s’ingénie à concilier les intérêts généraux dont il a la charge, avec les intérêts particuliers de chacun de ses administrés.
Ce merle blanc du fonctionnarisme est un modeste garde principal, chef d’un poste administratif d’une importante province côtière. En moins de trois ans il réalisé ce tour de force, de construire 45 kilomètres de route carrossable et de rendre navigable une rivière sur une longueur de 50 à 60 kilomètres. Et cela à l’aide des corvées réglementaires du fokonolona.
Mais là ne se borne pas l’activité de notre chef de poste qui au lieu de cultiver la ramatoa, à l’instar de bon nombre de fonctionnaires, grands et petits, a obtenu que ses administrés indigènes cultivassent, eux, une étendue considérable de rizières, depuis de nombreuses années en friche.
Aussi par les sages mesures qu’il a su prendre, par des conseils sans cesse renouvelés a-t-il réussi à transformer en une région riche, un coin de brousse où vivait misérablement une population loqueteuse.
Le fait est si rare qu’il méritait d’être signalé.
Aussi nous permettons-nous d’attirer respectueusement l’attention de M. le Gouverneur Général, sur ce modeste agent de l’administration, dont il saura, nous en sommes convaincus, récompenser le mérite.
Vidi.
Le Tamatave

Extrait de Madagascar il y a 100 ans. Février 1913.
(A paraître dans quelques jours)
Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).

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