On est officiel ou on ne
l’est pas, la Tribune se sent
atteinte chaque fois que nous touchons à l’un des oints de Micromégas. Il
s’agissait en l’espèce du Chef de Service Régional, M. Martin, dont nous
avions signalé l’une des petites manœuvres sournoises inspirées par le
vieillard atrabilaire qui nous gouverne.
Et la Tribune y va de son petit couplet contre
le prédécesseur de M. Picquié, l’homme qui eut le tort de déclarer la
guerre aux missionnaires et flibustiers.
Elle entreprend de nous
démontrer qu’à l’époque l’on ne se gênait pas plus que maintenant, et que tous
les chefs du Service Régional se valent.
Ce n’est pas très fort,
mais c’est toujours ça et, par les temps qui courent, on ne saurait se montrer
bien difficile sur la morale officielle.
Donc en 1910, raconte la Tribune, un bailleur de fonds du Progrès (entre parenthèses, il ne l’est
devenu que deux ans plus tard) eut l’idée d’acheter 4 pompes au Service du
chemin de fer qui, ne trouvant plus à les utiliser, était bien aise de s’en
débarrasser. Or, chose extrêmement grave, après les avoir achetées au service
du chemin de fer, cet entrepreneur consentait à les louer au service Régional
au prix de 3 francs par jour pour l’épuisement des eaux dans la
construction d’une pile de pont de la Manandona.
M. Martin, qui a
fouillé pour sa défense personnelle les archives de son service, fait une
confusion voulue entre la date de l’achat, 1908, et celle de la construction de
la fameuse pile, 1910.
Et cela lui permet de
sous-entendre que son prédécesseur a fait preuve d’incurie ou de complaisance
en laissant acheter par un particulier des pompes nécessaires au service deux ans plus tard !
Mais continuons : la
location dura 341 jours, soit à raison de 3 fr. par jour la somme
totale de 3 069 francs.
Ce prix de 3 fr. par
jour était bien un prix doux, quoi
qu’en dise notre confrère et la meilleure preuve en est que le Service du Chemin de fer avait précédemment
fait aux entrepreneurs, et sur ses mêmes pompes, un prix de location de
4 francs, prix que logiquement le Service Régional eût dû payer au
Service du Chemin de fer si celui-ci ne s’en était débarrassé.
Voilà donc un
entrepreneur qui a eu le tort de demander 3 francs de location d’un
outillage qui lui avait été précédemment loué à lui-même 4 francs, et un
chef de service qui n’a su prévoir l’utilisation d’un matériel deux ans avant
le commencement de l’entreprise !! C’est évidemment fort grave et l’on
voit bien que les méninges du rédacteur occasionnel de la Tribune ne se ressentent d’aucune fatigue.
Cependant, une chose nous
étonne : puisque le chapitre des économies administratives le touche à ce
point, pourquoi n’avoir pas relevé le coûteux étalage de la publicité
officielle faite dans la Tribune ?
Ce serait assurément une économie de
600 francs par mois ; or, cette dépense somptuaire n’a d’excuse
ni dans les travaux ni dans l’intérêt publics.
Qu’en pense le directeur
de la Tribune ?
Le Progrès de Madagascar
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