On connaît, à Madagascar,
de nombreuses races d’individus, on les a décrites ; les géographes les
ont énumérées et nous ont appris l’existence : des Baras, des Tanalas, des
Sakalavas, des Hovas, etc., mais il est
trois tribus dont ils n’ont jamais parlé et qui, cependant, méritent une
mention spéciale.
Ce sont les tribus :
des Z’Aptatout, découverte par
H. Cosnier, député de l’Indre, celle des Zim-boum-boumistes, par le Dr Legrain-de-Bougie et
celle des Béni-Oui-oui, connue de
tous les Algériens.
La première vient d’avoir
les honneurs de la presse dans les Annales
coloniales (le journal cher à Picquié), où M. H. Cosnier s’étend
longuement sur son importance en A. O. F. et sur les ravages qu’elle
y cause. Il en est de même à Madagascar, où l’on trouve :
Des Militaires : Ingénieurs, juges, conseillers à la Cour
p. i. ;
Des Gendarmes : Directeurs d’asiles ou d’hôpitaux ;
Des incapables sans expérience : Directeurs de n’importe quoi… ;
Des Médecins : Examinateurs au baccalauréat ;
Des Administrateurs : Entrepreneurs de routes et de constructions,
juges, etc., ou, enfin, le grand chef lui-même,
Ancien commissaire de
marine ;
Ancien conseiller
d’État ;
Ancien inspecteur des
Colonies ;
Ancien directeur de
Contrôle ;
(très ancien, comme on le voit) est le premier, le plus illustre des Z’Aptatout puisque le voilà,
maintenant, Gouverneur Général.
Il l’est aussi des Zim-boum-boumistes, et nul même que lui,
ne s’entend à vanter les mérites et les bienfaits de son administration. Il
faut l’entendre, après boire, discourant entre intimes, rabâcher les grands
mots de : Liberté !… Justice !… Progrès !…
Colonisation !… Importations et exportations !… toute la Lyre,
enfin !!!…
Enfin, Il est le Commandeur de la tribu des Béni-Oui-oui ; nous la connaissons
tous, celle-là. Elle se compose, dans ses fonctions d’assemblées délibérantes
ou consultatives : Conseil d’Administration, Commissions municipales, de
membres qui sont, ou des fonctionnaires soumis au pouvoir ou des personnalités
soigneusement choisies par l’Autorité
pour couvrir d’une apparente
collaboration les bévues et les injustices du maître.
Le Progrès de Madagascar
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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