22 août 2013

Il y a 100 ans : Ethnographie malgache

On connaît, à Madagascar, de nombreuses races d’individus, on les a décrites ; les géographes les ont énumérées et nous ont appris l’existence : des Baras, des Tanalas, des Sakalavas, des Hovas, etc., mais il est trois tribus dont ils n’ont jamais parlé et qui, cependant, méritent une mention spéciale.
Ce sont les tribus : des Z’Aptatout, découverte par H. Cosnier, député de l’Indre, celle des Zim-boum-boumistes, par le Dr Legrain-de-Bougie et celle des Béni-Oui-oui, connue de tous les Algériens.
La première vient d’avoir les honneurs de la presse dans les Annales coloniales (le journal cher à Picquié), où M. H. Cosnier s’étend longuement sur son importance en A. O. F. et sur les ravages qu’elle y cause. Il en est de même à Madagascar, où l’on trouve :
Des Militaires : Ingénieurs, juges, conseillers à la Cour p. i. ;
Des Gendarmes : Directeurs d’asiles ou d’hôpitaux ;
Des incapables sans expérience : Directeurs de n’importe quoi… ;
Des Médecins : Examinateurs au baccalauréat ;
Des Administrateurs : Entrepreneurs de routes et de constructions, juges, etc., ou, enfin, le grand chef lui-même,
Ancien commissaire de marine ;
Ancien conseiller d’État ;
Ancien inspecteur des Colonies ;
Ancien directeur de Contrôle ;
(très ancien, comme on le voit) est le premier, le plus illustre des Z’Aptatout puisque le voilà, maintenant, Gouverneur Général.
Il l’est aussi des Zim-boum-boumistes, et nul même que lui, ne s’entend à vanter les mérites et les bienfaits de son administration. Il faut l’entendre, après boire, discourant entre intimes, rabâcher les grands mots de : Liberté !… Justice !… Progrès !… Colonisation !… Importations et exportations !… toute la Lyre, enfin !!!…
Enfin, Il est le Commandeur de la tribu des Béni-Oui-oui ; nous la connaissons tous, celle-là. Elle se compose, dans ses fonctions d’assemblées délibérantes ou consultatives : Conseil d’Administration, Commissions municipales, de membres qui sont, ou des fonctionnaires soumis au pouvoir ou des personnalités soigneusement choisies par l’Autorité pour couvrir d’une apparente collaboration les bévues et les injustices du maître.

Le Progrès de Madagascar

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