19 août 2013

Il y a 100 ans : L’assassinat du Chinois de la place Bien-Aimé

Dans la nuit du 1er juillet au 2, un pauvre Chinois a été lâchement assassiné en pleine ville de Tamatave. Le pauvre fils du ciel a été lardé à coups de couteau. Un cordonnier a été arrêté comme auteur présumé de cet assassinat. L’unique charge qui pèse sur le malheureux, c’est qu’on aurait trouvé, sur le lieu du crime, un tranchet, outil dont servent non pas particulièrement le cordonnier arrêté, mais tous les disciples de St-Crépin en général.
La police voulait avoir un coupable et au risque de faire fiasco elle a mis sous les verrous un inoffensif Créole. Dès la première heure, sitôt que la population tamatavienne eut assisté au spectacle horrible de ce vieux Chinois lardé à coups de couteau, un unique cri s’est échappé de toutes les poitrines angoissées. C’est un crime chinois… Des Chinois eux-mêmes dirent : ça n’a pas créole, ça n’a pas malgache… ça chinois comment li… il y a des loteries chinoises à Tamatave… la victime avait la passion du jeu… Lundi 30 juin, il a été tiré les numéros 14, 9, 32, 7 et 28. La victime n’aurait-elle pas joué sur les numéros 7 et 28 et n’aurait-elle pas gagné une somme assez importante sur les 2 numéros et au moment du règlement ne s’est-il pas produit un colloque entre le Chinois assassiné et le Chinois tenancier du tripot ? Et le lendemain soir le Chinois qui avait gagné et qui n’avait pas été réglé était trouvé assassiné… C’est un fait à être vérifié.

Nouvelle cure

Ce n’est pas sur la côte Est, comme nous l’avons précédemment annoncé, mais sur la côte Ouest, que M. Picquié va poursuivre sa cure si heureusement commencée à Antsirabe : c’est Morondava qui a été choisi à raison du mauvais esprit qui souffle un peu partout dans tous les centres de colons : Tamatave, Diégo, Majunga.
Morondava, ville chaude et peu humide, est d’ailleurs particulièrement favorable aux rhumatismes, ce qui explique l’intérêt subit que lui porte M. Picquié.

Le Progrès de Madagascar

Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire