(Suite.)
Instruit par l’histoire
de son prédécesseur, le gouverneur général de Madagascar a-t-il voulu éviter
les mêmes luttes et se donner des alliés ? Il serait excusable, s’il
n’aime pas la lutte, mais le ministre a été bien inspiré en lui prescrivant de
se passer d’un emprunt.
L’établissement du port
de Tamatave est de première urgence. À mon avis, une fois le terminus du
railway prolongé jusqu’à la mer, c’était la première œuvre à entreprendre. À
Madagascar, on a préféré poursuivre le rail jusqu’à Antsirabe : c’était
une erreur, à mon avis. Le port de Tamatave était, en quelque sorte, la gare
terminus indispensable. Les difficultés et les frais de débarquement sont
considérables. Ils grèvent le prix du fret d’au moins cinq francs par tonne,
chiffre énorme quand il pèse sur des matières de peu de volume comme beaucoup
de celles exportées par la colonie.
Je doute que le tonnage
provenant de la région d’Antsirabe, après ouverture de la ligne nouvelle,
équivaille, par son importance, aux bénéfices à tirer du port de Tamatave. La
ligne sur Antsirabe devait être exécutée, mais plus tard, après l’ouverture du
port, après même l’embranchement Ambatondrazaka-Mangoro, abandonné ou ajourné
je ne m’explique pas pour quelles raisons.
Le ministre a bien fait
de repousser cet emprunt inutile, mais il serait impardonnable de retarder la
construction et l’aménagement du port.
En supprimant les
formalités attachées à la réalisation d’un emprunt, la préparation d’un projet
de loi, son vote par le Parlement, les délais nécessités par l’émission, etc.,
etc., il aura beaucoup hâté la réalisation d’un projet indispensable. En outre,
les études concluent à l’approfondissement du bassin d’Hastie, seule conception
logique et raisonnable, ont été poursuivies par M. l’ingénieur
Bourguignon, envoyé en mission spéciale. L’Inspection des travaux publics du
ministère n’a plus qu’à laisser faire les services locaux ; le ministre
lui persuadera, je pense, que son rôle n’est pas d’entraver ceux qui exécutent,
et, sur place, voient, avec netteté, les moyens d’exécution.
(À suivre.)
Les Annales coloniales
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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