25 août 2013

Il y a 100 ans : Le port de Tamatave (2)

(Suite.)
Instruit par l’histoire de son prédécesseur, le gouverneur général de Madagascar a-t-il voulu éviter les mêmes luttes et se donner des alliés ? Il serait excusable, s’il n’aime pas la lutte, mais le ministre a été bien inspiré en lui prescrivant de se passer d’un emprunt.
L’établissement du port de Tamatave est de première urgence. À mon avis, une fois le terminus du railway prolongé jusqu’à la mer, c’était la première œuvre à entreprendre. À Madagascar, on a préféré poursuivre le rail jusqu’à Antsirabe : c’était une erreur, à mon avis. Le port de Tamatave était, en quelque sorte, la gare terminus indispensable. Les difficultés et les frais de débarquement sont considérables. Ils grèvent le prix du fret d’au moins cinq francs par tonne, chiffre énorme quand il pèse sur des matières de peu de volume comme beaucoup de celles exportées par la colonie.
Je doute que le tonnage provenant de la région d’Antsirabe, après ouverture de la ligne nouvelle, équivaille, par son importance, aux bénéfices à tirer du port de Tamatave. La ligne sur Antsirabe devait être exécutée, mais plus tard, après l’ouverture du port, après même l’embranchement Ambatondrazaka-Mangoro, abandonné ou ajourné je ne m’explique pas pour quelles raisons.
Le ministre a bien fait de repousser cet emprunt inutile, mais il serait impardonnable de retarder la construction et l’aménagement du port.
En supprimant les formalités attachées à la réalisation d’un emprunt, la préparation d’un projet de loi, son vote par le Parlement, les délais nécessités par l’émission, etc., etc., il aura beaucoup hâté la réalisation d’un projet indispensable. En outre, les études concluent à l’approfondissement du bassin d’Hastie, seule conception logique et raisonnable, ont été poursuivies par M. l’ingénieur Bourguignon, envoyé en mission spéciale. L’Inspection des travaux publics du ministère n’a plus qu’à laisser faire les services locaux ; le ministre lui persuadera, je pense, que son rôle n’est pas d’entraver ceux qui exécutent, et, sur place, voient, avec netteté, les moyens d’exécution.
(À suivre.)

Les Annales coloniales

Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
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