13 août 2013

Il y a 100 ans : M. le Gouverneur Général Picquié à Ambohimasina (2)

(Suite.)
Monsieur le Gouverneur Général Picquié remercia Rainijaonary des sentiments qu’il venait d’exprimer au nom de tous. « Je désire saluer tous les enfants de la République française, même ceux qui habitent dans les régions les plus reculées. Ce n’est pas pour ennuyer les Malgaches qu’on les pousse à faire des routes : c’est parce qu’elles sont un élément de richesse, qu’elles assurent les communications, facilitent la vente des produits et qu’elles réduisent les prix de transports en permettant la circulation des charrettes au lieu du transport à dos d’homme beaucoup plus cher. Grâce à ces moyens de communication, tous vos produits seront vendus ; vous verrez s’accroître vos richesses, vous pourrez vous acheter des vêtements, des meubles, avoir une hygiène meilleure et des enfants mieux portant.
« Je vous conseille donc fermement de continuer à travailler, surtout maintenant où la tranquillité est assurée par la force des armes de la France et aussi par sa justice et sa bonté. Vous n’avez plus à craindre les pillages des Sakalava qui ne songent plus à voler mais, comme vous, à travailler. Lorsque bientôt une route reliera votre région à celle de Miandrivazo vous les verrez venir jusque chez vous pour vendre leurs produits. Ainsi peu à peu tous les peuples de Madagascar se verront, se connaîtront et se comprendront et ainsi sera réalisé le vœu de votre grand roi Andrianampoinimerina.
« Et si quelques-uns n’écoutent pas les conseils que je viens de leur donner jusqu’ici, ils seront punis car la France qui est bonne pour les braves gens est impitoyable pour les mauvais. »
Après ce kabary qui fut très écouté et applaudi par tous les indigènes, Monsieur le Gouverneur Général Picquié visita l’une après l’autre les nombreuses sections de la foire. Les étalages de vêtements et de toile étaient particulièrement nombreux. Plus de 80 charrettes étaient déjà arrivées chargées de toutes sortes de marchandises, 2 000 bœufs et autant de porcs se trouvaient réunis dans les parcs entourant le champ de foire.
(À suivre.)

Le Tamatave

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