Le
14 juillet 1913 n’aura pas la prétention d’éclipser ses devanciers
ailleurs que dans les journaux bien pensants.
La décoration, avec
éclairage électrique cependant, était loin de présenter l’aspect de l’année
dernière, les squares étaient loin d’être aussi étincelants de lumière et de
goût, cependant les habitants avaient fait un effort louable. Beaucoup avaient
illuminé avec des bandes souples de Paz et Silva d’un heureux effet : le
dôme du Comptoir d’Escompte par exemple était ruisselant de lumière, mais la
place Colbert laissait à désirer et la résidence, dont on avait dû éteindre
l’éclairage, faute de courant suffisant, avait l’aspect d’un tombeau.
À l’heure fixée, les
clairons de la garnison et la musique du 1er malgache,
accompagnés de botos porteurs de torches, circulèrent en cortège dans les rues,
au milieu d’un infernal tapage suscité par les feux de bengale et l’explosion
des pétards, puis la musique donna un concert et joua aux applaudissements de
la foule notre hymne national.
La Revue
À 8 heures, deuxième
séance de salves d’artillerie, rappelant aux habitants qu’à 9 heures
devait avoir lieu, à Mahamasina, la Revue des troupes de la garnison par le
général Riou commandant en chef des troupes de l’Afrique Orientale, Revue à
laquelle la population avait été conviée par le Gouverneur Général, invité
lui-même à présider cette cérémonie.
Dès huit heures ½,
les troupes arrivaient sur le terrain occuper les emplacements qui leur avaient
été désignés.
Pendant ce temps les
tribunes se garnissaient, les officiels dans la Tribune officielle et les dames
dans une tribune spéciale.
Le Gouverneur Général occupait la Tribune centrale
en costume brillant constellé
d’étoiles et de rubans multicolores, le cordon rouge de la Légion d’Honneur au
cou, le ventre ceint des larges rubans d’Anjouan et du Cambodge, costume que ne portèrent ni Doumer, ni de
Lanassan, réactionnaires cléricaux notoires par rapport au républicain bon
teint que se dit être le Gouverneur Général de Madagascar et Dépendances,
colonie moins importante cependant que l’Indo-Chine.
(À suivre.)
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