Reprenant la tradition du
général Galliéni, Monsieur le Gouverneur Général et Madame Picquié sont arrivés
hier soir à Tamatave pour y séjourner quelque temps.
Mais alors que le général
Galliéni avait coutume de faire annoncer d’avance sa venue à son de trompe,
pour ainsi dire, et d’arriver dans le plus grand apparat, Monsieur Picquié
vient à nous d’une façon plus démocratique.
Aucun journal n’avait
annoncé sa venue à Tamatave ; de sorte que les habitants de Tamatave qui
auraient été heureux d’aller le saluer à son arrivée, ont calculé que le train
le portant n’arriverait que vers neuf heures.
Aussi ont-ils, en
attendant, tranquillement pris leur repas du soir. Seuls quelques privilégiés
ont appris que l’heure serait devancée, et ils ont pu arriver à temps car le
train amenant le Gouverneur Général et sa suite est entré en gare à
6 heures ¾.
Malgré cela, un groupe
considérable de Tamataviens s’est trouvé sur le quai pour le saluer, et sur le
trajet du gouvernement général, Monsieur Picquié a pu remarquer des groupes
nombreux qui se hâtaient vers la gare, mais trop tard.
Nous ne saurions blâmer
Monsieur Picquié de la simplicité et des goûts démocratiques qu’il manifeste.
La population entière n’en est pas moins heureuse de
son arrivée et nous croyons être les interprètes fidèles de ses sentiments, en
lui présentant et en mettant aux pieds de Madame Picquié, l’hommage de son
respectueux dévouement et de sa vive reconnaissance.
Le Tamatave
Une ignominie
Le nommé Rainibiby, du
gouvernement d’Ambohimanarina, malade et dénué de ressources, se faisait
transporter chez sa sœur et expirait le 13 juillet dernier ; or, le
permis d’inhumer n’était donné que le 18, quatre jours après le délai normal, parce que le défunt n’avait pas acquitté ses
impôts et que sa sœur se refusait à les payer. L’autorité n’avait pas
hésité à user de cet horrible moyen de pression sur la malheureuse : le
spectacle du cadavre de son frère en décomposition !
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