8 octobre 2013

Il y a 100 ans : L’autre esprit (1)

Il y a un esprit colon, c’est une affaire entendue et je n’ai pas besoin d’ajouter que celui-là est un mauvais esprit.
Le colon est accapareur, insatiable, c’est lui qui brime l’indigène, le blesse dans ses croyances,… et dans sa dignité d’homme, en un mot, c’est lui le trouble ménage, le principal élément de trouble et de discorde.
De l’autre côté, c’est tout l’inverse, désintéressement, respect des droits et des coutumes de l’indigène, application des lois dans le plus pur esprit d’équité. En un mot, de l’autre côté de la barrière se trouvent les protecteurs nés et des uns et des autres.
Dans la réalité des faits, il en va tout autrement, les administratifs qui sont des hommes comme vous et moi, n’ont laissé à l’entrée de la carrière ni leurs passions, ni leurs opinions, et dans l’exercice de leurs fonctions, ils ne savent pas toujours faire taire quand il le faudrait et les unes et les autres, c’est-à-dire des hommes impartiaux, examinant avec la plus équitable attention les affaires soumises à leur examen. Et la plupart du temps ils les bâclent, souvent par paresse, et savent élégamment le cas échéant se défiler en se retranchant derrière les règlements et l’autorité supérieure.
Ils sont rois chez eux ; ce qui est défendu aux possédés du mauvais esprit, ne leur est point interdit, du moins ils le pensent aussi et cela dans les plus menus détails de leur existence administrative. J’ai lu, tout récemment, quelques bonnes pages d’une brochure en préparation intitulé : Le coin du voile. C’est le récit appuyé de précision de ce qu’est dans une province l’existence des colons mal en cour parce que indépendants ; des tribulations par lesquelles ils sont obligés de passer de par la volonté des membres de la famille administrative, intimement liée, jusqu’au jour où, les cartes étant brouillées, le débinage des uns nous apprend ce qu’ont fait les autres, ce qui permet de savoir du même coup ce que l’association des deux clans, alors amis, avait médité et exécuté contre X., Y. ou Z. avec certaines complicités d’êtres malfaisants mais bien en cour.
(À suivre.)
Des Petites Affiches.

Le Progrès de Madagascar

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