(Suite et fin.)
Et alors, c’est un défilé
de petites cochonneries, je demande pardon du mot, de petites cochonneries
multicolores. C’est une situation de ce genre qui permit à l’un de nos amis de
recueillir toute une série de faits, de gestes, notés au jour le jour, par
témoignages écrits ou verbaux, et dont quelques-uns seront légèrement esquissés
pour ne point encourir l’interdiction de publication pour outrage aux bonnes
mœurs.
Il est absolument certain
que toutes les conscriptions administratives ne se ressemblent pas, parce que
les hommes se différencient les uns des autres. Et combien vous, moi et
d’autres, n’avons-nous pas d’amis bien chers parmi les administratifs. Ceux-là,
croyez-le bien, sont les premiers à manifester leur écœurement de ce qu’ils voient
autour d’eux. Mais ils se taisent, leurs notes se ressentiraient d’une opinion
émise si elle n’était pas conforme aux vues de l’aréopage de ceux qui ont pour
devise : C’est nous qui sommes les
Princes. – Fais ce que veut. Mais ceux-là à la première occasion
s’esquivent, ils en ont plein le dos.
Les mauvais esprits se
plaignent bien, ils ne se gênent point pour écrire, pour parler, on les traite
d’énergumènes et leurs meilleurs amis ne se gênent point pour leur dire qu’ils
portent lunettes d’exagération, mais un beau jour lorsqu’eux-mêmes se trouvent
coincés – je connais deux exemples récents – par quelques-uns de ces gaillards
à masque vertueux – où vas-tu te mêler
vertu – ils lèvent les bras au ciel, non à la façon des diplomates, mais en
gesticulant et criant à l’infamie.
Il y a tout de même de
bien braves gens sur terre, mais il y a aussi de sales mufles et quand ceux-là
sont revêtus d’insignes leur conférant un pouvoir quelconque, nul ne peut se
douter jusqu’à quel point ils en abusent et en réabusent. Jusqu’au jour où, un
écœuré quelconque mettant les pieds dans le plat, provoque enquêtes sur
enquêtes que, malgré tout, on ne peut étouffer, on ne pourra pas étouffer.
Des Petites Affiches.
Le Progrès de Madagascar
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire