Un décret du 28 août
établit le régime forestier applicable à Madagascar.
Ce décret, très
important, est précédé du rapport suivant :
« Le développement
de l’agriculture à Madagascar exige des surfaces cultivables de plus en plus
considérables, tandis que les progrès des industries rendent de jour en jour
plus précieuses les ressources diverses qu’offre à l’activité des Européens et
des indigènes, la forêt malgache.
« Mais les dangers
du déboisement intensif et du défrichement inconsidéré sont plus redoutables
encore dans un pays où, chaque année, pendant plusieurs mois, tombent des
pluies diluviennes et où les accidents orographiques, au moins en certains
points, augmentent la déclivité des pentes et la rapidité de l’écoulement des
eaux.
« Il a paru nécessaire
et même urgent de concilier, par une réglementation précise et détaillée, une
judicieuse utilisation de tous les produits sylvestres de la Grande Île, avec
le légitime souci de n’amoindrir en rien, et au contraire de conserver et
d’accroître, si possible, les réserves forestières de la colonie.
« Il a été, de plus,
pris grand soin de respecter et de sauvegarder les droits traditionnels des
indigènes, sans toutefois que le principe de ces droits ne constitue à lui seul
un obstacle absolu à l’exploitation rationnelle et méthodique des richesses
naturelles qui existent souvent encore à l’état latent dans les bois et forêts
de Madagascar, telles les bois pour poteaux de mines, pour la charpente, pour
le chauffage industriel, les essences caoutchoutifères, textiles, tinctoriales,
etc.
« Le projet de décret ci-joint, qui
améliore et refond la réglementation actuellement en vigueur, s’inspire du code
forestier métropolitain et de la loi forestière algérienne du
21 février 1903. Il paraît répondre au but essentiel qu’ont poursuivi
ses auteurs : conserver et accroître même le domaine sylvestre de la
colonie, tout en facilitant l’exploitation, tant par les indigènes que par les
Européens, de tous les produits dont l’enlèvement, réglé et ordonné, n’est pas
de nature à compromettre l’existence ou le développement de la forêt. »
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