19 octobre 2013

Il y a 100 ans : L’étude de Madagascar par MM. Alfred et Guillaume Grandidier (3)

(Suite.)
Recherchant quelle peut être l’origine des habitants de Madagascar, M. Alfred Grandidier constate qu’ils proviennent du mélange de races très diverses et il émet l’opinion, exprimée déjà par lui en 1872 et acceptée depuis par beaucoup d’anthropologistes, que l’île a été peuplée par des immigrations successives, remontant à des temps fort éloignés, de nègres indo-océaniens ou orientaux, qu’il désigne sous le nom général d’Indo-Mélanésiens. Il appuie cette opinion sur une étude comparative des caractères ethniques des Malgaches et des Indo-Océaniens.
Mais si ce sont les nègres orientaux venus du Sud de l’Asie à des époques diverses, mais fort anciennes, qui ont formé le fond de la population malgache, d’autres immigrations, dont M. Grandidier retrace l’histoire, sont venues y apporter des éléments nouveaux : immigrations malaises, sémites, arabes et persanes, indiennes, japonaises et chinoises, africaines. Quant à ces dernières, M. Grandidier fait observer que s’il y a, à Madagascar, des Africains de pur sang ou des métis, ces Africains ne sont pas venus à une époque éloignée, car il a démontré, en s’appuyant sur des preuves anthropologiques, ethnographiques et linguistiques, que le fond de la population de l’île n’est pas africaine.
Dans le livre II, « La population de Madagascar », MM. Grandidier exposent la division de la population indigène en races et nations et tribus. Ils estiment que cette population, qui appartenait à l’origine à la grande famille indo-mélanésienne, était restée homogène jusqu’au XIe siècle, époque à laque s’établirent au milieu d’elle des immigrants étrangers. Tous ces immigrants, disent MM. Grandidier, appartenant à des nations civilisées, ont fondé des familles qui ont pris rapidement une grande influence sur les sauvages au milieu desquels elles vivaient et elles n’ont pas tardé à leur imposer leur suprématie ; et ils comptent douze nations dont les chefs ont eu pour ancêtres des immigrants de race étrangère. À côté de ces groupements, ils en énumèrent quatre qui sont sous la direction de chefs indigènes d’origine indo-mélanésienne.
(À suivre.)

La Quinzaine coloniale

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