(Suite.)
Recherchant quelle peut
être l’origine des habitants de Madagascar, M. Alfred Grandidier constate
qu’ils proviennent du mélange de races très diverses et il émet l’opinion,
exprimée déjà par lui en 1872 et acceptée depuis par beaucoup d’anthropologistes,
que l’île a été peuplée par des immigrations successives, remontant à des temps
fort éloignés, de nègres indo-océaniens ou orientaux, qu’il désigne sous le nom
général d’Indo-Mélanésiens. Il appuie cette opinion sur une étude comparative
des caractères ethniques des Malgaches et des Indo-Océaniens.
Mais si ce sont les
nègres orientaux venus du Sud de l’Asie à des époques diverses, mais fort
anciennes, qui ont formé le fond de la population malgache, d’autres
immigrations, dont M. Grandidier retrace l’histoire, sont venues y
apporter des éléments nouveaux : immigrations malaises, sémites, arabes et
persanes, indiennes, japonaises et chinoises, africaines. Quant à ces
dernières, M. Grandidier fait observer que s’il y a, à Madagascar, des
Africains de pur sang ou des métis, ces Africains ne sont pas venus à une
époque éloignée, car il a démontré, en s’appuyant sur des preuves
anthropologiques, ethnographiques et linguistiques, que le fond de la
population de l’île n’est pas africaine.
Dans le livre II, « La
population de Madagascar », MM. Grandidier exposent la division de la
population indigène en races et nations et tribus. Ils estiment que cette
population, qui appartenait à l’origine à la grande famille indo-mélanésienne,
était restée homogène jusqu’au XIe siècle, époque à laque s’établirent
au milieu d’elle des immigrants étrangers. Tous ces immigrants, disent
MM. Grandidier, appartenant à des nations civilisées, ont fondé des
familles qui ont pris rapidement une grande influence sur les sauvages au milieu
desquels elles vivaient et elles n’ont pas tardé à leur imposer leur suprématie ;
et ils comptent douze nations dont les chefs ont eu pour ancêtres des
immigrants de race étrangère. À côté de ces groupements, ils en énumèrent
quatre qui sont sous la direction de chefs indigènes d’origine
indo-mélanésienne.
(À suivre.)
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