M. Picquié, assez
malmené par la presse indépendante, vient d’inventer une thèse commode pour les
Gouverneurs des Colonies : celle d’une liberté de presse mitigée, adaptée
au despotisme de nos petits satrapes. La doctrine est hypocritement colorée de
l’intérêt supérieur de la domination : défense de parler des rhumatismes
ou des goûts policiers de notre Gouverneur sous peine de détruite le prestige
de la République ! À entendre les défenseurs papelards de notre autocrate,
on se croirait ramené à l’époque où la fistule
faisait pâmer d’admiration les courtisans de Louis XIV. C’était la bonne
époque, celle regrettée de tous les laquais pour qui le baisemain paraît
insuffisant et qui rêvent d’un geste plus adéquat à la souplesse de leur
échine.
Les « bons apôtres »
disciples de Veuillot, qui revendiquait la liberté pour ses amis et la refusait
à ses adversaires, font chorus avec les courtisans.
Ils oublient que leur
rage impuissante s’exerça, il n’y a guère encore, contre l’énergique
représentant des idées républicaines à Madagascar, M. Victor Augagneur.
Contre lui, toute licence
était permise : légende du canapé, libelles ornés de caricatures répandus
à profusion dans la Colonie.
L’on se souciait peu, à
l’époque, du prestige de l’autorité française ; il ne vint jamais, du
reste, à l’idée de M. Augagneur d’invoquer l’intangibilité désuète dont
essaie de se couvrir son pâle successeur. On l’entendit proclamer, au
contraire, la nécessité d’une opposition qui mettait en relief sa haute
personnalité : c’était l’ombre au tableau.
Le Progrès de Madagascar
La mission de M. Giraud
M. Giraud, le
distingué professeur en mission à Madagascar, a terminé ses travaux.
Des observations qu’il a
faites, il résulte que la région de Benenitra contient du charbon exploitable
sur une superficie considérable.
En ce qui concerne les
pierres précieuses, les grenats de Madagascar ne sont pas tous, paraît-il, peu
appréciés comme ceux de l’Ouest. Il y en aurait dont la valeur marchande serait
assez élevée.
D’une façon générale, les
pierres précieuses malgaches, soigneusement sélectionnées, sont estimées sur le
marché européen.
Le Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire