Sous ce titre, nous trouvons, dans le dernier
numéro de la Tribune, un remarquable article que nous publions
ci-après, bien assurés d’être agréables à nos lecteurs.
Pour tout ce qui porte un
cœur français, le premier devoir, à l’heure présente, est de marcher
joyeusement sous les drapeaux au premier signal de l’autorité militaire.
Certes, la population de Madagascar peut en rendre témoignage, elle a, pour la
défense nationale, accompli généreusement tout ce que l’honneur lui
prescrivait. Mais notre nature de Français est ainsi faite que, dévoués à la
patrie, notre premier mouvement est de nous engager à titre de volontaire, mais
le second est de regarder si le voisin en fait autant. Nous supportons, nous
aimons les charges les plus dures, quand elles ne souffrent pas d’exception.
Pour réaliser cette
égalité devant le sacrifice commun, le Gouverneur Général a agi de la manière
la plus équitable ; il a résolu fort sagement, on le sait, le problème des
exemptions nécessaires. Les supprimer entièrement est chose impossible. Dans
les colonies, la mobilisation qui consisterait – comme l’entendent certains
esprits absolus – à convoquer indistinctement tous les hommes des classes
appelées, équivaudrait à l’arrêt complet de toute vie économique. Et, sans
envisager les conséquences inadmissibles à l’égard de nos populations
indigènes, une mesure aussi radicale serait absolument contraire aux
instructions formelles du Département qui prescrivent d’accorder des sursis,
par décision individuelle, dans les cas jugés nécessaires pour le maintien de
la vie matérielle et administrative de la Colonie.
L’agriculture et, en
certains cas, l’industrie sont aussi nécessaires à un pays que l’armée ;
elles font même partie de la défense nationale. Ce n’est pas tout, une vaste
contrée comme Madagascar, peuplée de plus de trois millions d’aborigènes, qui
serait privée de son administration et de sa police, peut être considérée comme
un foyer dont les habitants débiles, femmes, enfants, vieillards, ne peuvent se
passer de leur chef et de leur père nourricier. Une fabrique fermée par suite
du départ d’un indispensable patron ou d’un agent technique est assimilée à une
famille abandonnée sans pain.
(À suivre.)
Le Tamatave
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