(Suite.)
Gaston Morange avait
gardé ce crayon et, le soir du crime chez M. Chabas, il l’avait passé à
Laurent Marcel qui écrivit une phrase en langue malgache et en créole sur un
papier saisi comme pièce à conviction. Joseph Thomas poursuivit ses aveux, et
retraça la scène du crime ; il reconnut avoir participé à ce meurtre dont
Laurent Marcel avait été l’instigateur. Il avoua qu’ayant prémédité la mort du
sieur Chabas, Laurent Marcel, Gaston Morange, un Malgache, François ou Francis
qui ne put être retrouvé, et lui avaient attaqué la victime pendant que Lezoma
faisait le guet ; que, lorsque Chabas eut été assassiné, ils montèrent
tous ensemble dans l’appartement de la victime qu’ils dévalisèrent après y
avoir bu et mangé.
Les individus dénoncés
par Joseph Thomas protestèrent de leur innocence, mais leurs dires sont
formellement contredits par les déclarations précises de Joseph Thomas ainsi
que par les charges relevées contre eux par l’information.
Attendu, en conséquence,
que, par ordonnance de règlement en date du 28 janvier 1915, le
magistrat instructeur a déclaré qu’il existait, contre les susnommés, charges
suffisantes d’avoir à Tamatave, le 3 octobre 1914, commis avec préméditation
un homicide volontaire, sur la personne du sieur Louis Chabas.
Attendu, en ce qui
concerne Lezoma, que l’information révèle qu’il s’est, en l’espèce, rendu
coupable, non du crime d’assassinat, mais de celui de complicité du dit crime
par aide et assistance.
Par ces motifs,
Réformant sur ce point
l’ordonnance de règlement susvisée, déclare n’y avoir lieu à suivre contre
Lezoma, du chef d’homicide volontaire avec préméditation ci-dessus
spécifié ;
Attendu d’autre part que
de l’information résultent charges suivantes :
1. – Contre
Laurent Marcel, Gaston Morange, dit Faustin, Joseph Thomas, dit Petit Frère, et
François ou Francis, ce dernier en fuite, d’avoir à Tamatave, le
3 octobre 1914, et, en tout cas, depuis un temps non prescrit,
volontairement donné la mort au sieur Louis Chabas, et ce, avec préméditation,
et en outre, cette circonstance que le crime a précédé le vol, ci-après
spécifié ;
(À suivre.)
La Dépêche malgache
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