5 mai 2015

Il y a 100 ans : Le crime de la rue de la Batterie (2)

(Suite.)
Gaston Morange avait gardé ce crayon et, le soir du crime chez M. Chabas, il l’avait passé à Laurent Marcel qui écrivit une phrase en langue malgache et en créole sur un papier saisi comme pièce à conviction. Joseph Thomas poursuivit ses aveux, et retraça la scène du crime ; il reconnut avoir participé à ce meurtre dont Laurent Marcel avait été l’instigateur. Il avoua qu’ayant prémédité la mort du sieur Chabas, Laurent Marcel, Gaston Morange, un Malgache, François ou Francis qui ne put être retrouvé, et lui avaient attaqué la victime pendant que Lezoma faisait le guet ; que, lorsque Chabas eut été assassiné, ils montèrent tous ensemble dans l’appartement de la victime qu’ils dévalisèrent après y avoir bu et mangé.
Les individus dénoncés par Joseph Thomas protestèrent de leur innocence, mais leurs dires sont formellement contredits par les déclarations précises de Joseph Thomas ainsi que par les charges relevées contre eux par l’information.
Attendu, en conséquence, que, par ordonnance de règlement en date du 28 janvier 1915, le magistrat instructeur a déclaré qu’il existait, contre les susnommés, charges suffisantes d’avoir à Tamatave, le 3 octobre 1914, commis avec préméditation un homicide volontaire, sur la personne du sieur Louis Chabas.
Attendu, en ce qui concerne Lezoma, que l’information révèle qu’il s’est, en l’espèce, rendu coupable, non du crime d’assassinat, mais de celui de complicité du dit crime par aide et assistance.
Par ces motifs,
Réformant sur ce point l’ordonnance de règlement susvisée, déclare n’y avoir lieu à suivre contre Lezoma, du chef d’homicide volontaire avec préméditation ci-dessus spécifié ;
Attendu d’autre part que de l’information résultent charges suivantes :
1. – Contre Laurent Marcel, Gaston Morange, dit Faustin, Joseph Thomas, dit Petit Frère, et François ou Francis, ce dernier en fuite, d’avoir à Tamatave, le 3 octobre 1914, et, en tout cas, depuis un temps non prescrit, volontairement donné la mort au sieur Louis Chabas, et ce, avec préméditation, et en outre, cette circonstance que le crime a précédé le vol, ci-après spécifié ;
 (À suivre.)

La Dépêche malgache

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 20 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire