(Suite et fin.)
Thomas Joseph, dit petit
frère, est entendu le premier. Il confirme, dans ses points essentiels, les
déclarations et les aveux faits par lui à l’instruction. Les quelques lacunes
ou variantes restrictives qu’on a pu y remarquer s’expliquent facilement. Le soir
du 3 octobre, en se rendant sur les lieux, les assassins, pour se donner
du cœur sans doute, ont fait de nombreuses stations chez divers mastroquets
chinois où, chez chacun d’eux, ils ont bu plusieurs coups de sec. Le crime accompli, ils ont encore
bu, dans la salle à manger de la victime, de l’absinthe pure, les uns avec du sucre, les autres sans sucre. Quoi
d’étonnant que Thomas Joseph, dont la constitution est loin d’être robuste,
n’ait pas, sur certains points de détail, des souvenirs bien précis.
Mais ce crayon fatal, ce
crayon vert taillé des deux bouts, ce crayon reconnu par Thomas père, ne
vient-il pas étrangement souligner les aveux hésitants de Thomas Joseph et leur
imprimer un caractère indéfectible de vérité ?
C’est ce qui a amené une
conviction absolue dans les esprits.
Les interrogatoires des
accusés terminés, la cour procède à l’audition des témoins. Cette audition a
pris l’audience du soir du jeudi, et les deux audiences du vendredi, matin et
soir.
Épilogue de l’affaire Chabas
La Cour criminelle a
condamné Laurent Marcel, Morange Gaston, Thomas Joseph, détenus, et François,
dit Francis, en fuite, à la peine des travaux forcés à perpétuité.
Lezoma a été acquitté.
Le Tamatave
La chaleur à Tamatave
Durant la troisième
semaine de février, la chaleur a été intolérable à Tamatave, causant une
sécheresse intense. C’est la première fois qu’une pareille température a pu
s’observer.
Le jeudi 18, un vent
chaud du nord-ouest a soufflé avec violence ; à l’ombre, le thermomètre a
atteint jusqu’à 36° par endroits ; l’air était irrespirable, et les objets
que l’on touchait provoquaient la sensation qu’on les sortait d’un four.
Le Courrier colonial
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