19 mai 2015

Il y a 100 ans : Cour criminelle de Tamatave : Assassinat de M. Chabas (4)

(Suite et fin.)
Thomas Joseph, dit petit frère, est entendu le premier. Il confirme, dans ses points essentiels, les déclarations et les aveux faits par lui à l’instruction. Les quelques lacunes ou variantes restrictives qu’on a pu y remarquer s’expliquent facilement. Le soir du 3 octobre, en se rendant sur les lieux, les assassins, pour se donner du cœur sans doute, ont fait de nombreuses stations chez divers mastroquets chinois où, chez chacun d’eux, ils ont bu plusieurs coups de sec. Le crime accompli, ils ont encore bu, dans la salle à manger de la victime, de l’absinthe pure, les uns avec du sucre, les autres sans sucre. Quoi d’étonnant que Thomas Joseph, dont la constitution est loin d’être robuste, n’ait pas, sur certains points de détail, des souvenirs bien précis.
Mais ce crayon fatal, ce crayon vert taillé des deux bouts, ce crayon reconnu par Thomas père, ne vient-il pas étrangement souligner les aveux hésitants de Thomas Joseph et leur imprimer un caractère indéfectible de vérité ?
C’est ce qui a amené une conviction absolue dans les esprits.
Les interrogatoires des accusés terminés, la cour procède à l’audition des témoins. Cette audition a pris l’audience du soir du jeudi, et les deux audiences du vendredi, matin et soir.

Épilogue de l’affaire Chabas

La Cour criminelle a condamné Laurent Marcel, Morange Gaston, Thomas Joseph, détenus, et François, dit Francis, en fuite, à la peine des travaux forcés à perpétuité.
Lezoma a été acquitté.
Le Tamatave

La chaleur à Tamatave

Durant la troisième semaine de février, la chaleur a été intolérable à Tamatave, causant une sécheresse intense. C’est la première fois qu’une pareille température a pu s’observer.
Le jeudi 18, un vent chaud du nord-ouest a soufflé avec violence ; à l’ombre, le thermomètre a atteint jusqu’à 36° par endroits ; l’air était irrespirable, et les objets que l’on touchait provoquaient la sensation qu’on les sortait d’un four.

Le Courrier colonial

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