(Suite.)
Le Procureur général près
la Cour d’Appel de Madagascar et Dépendances,
Vu la procédure suivie
contre les nommés :
1. – Laurent
Marcel.
2. – Morange
Gaston.
3. – Thomas
Joseph dit Petit Frère.
4. – Lezoma.
5. – François
ou Francis.
Vu l’arrêt de la Chambre
des mises en accusation, daté du 5 mars 1915, portant renvoi des
susnommés devant la Cour criminelle de Tamatave, sous les accusations
d’assassinat, de complicité d’assassinat et de vol qualifié ;
Vu les décrets du
9 juin 1896 et 9 mai 1909.
Vu l’article 241 du
Code d’Instruction criminelle ;
Expose que de la
procédure résultant les faits suivants :
Le
4 octobre 1914, vers 5 heures du matin, la Justice était avisée
que le sieur Louis Chabas, entrepreneur des Travaux publics, venait d’être
trouvé, dans la cour de sa maison d’habitation, rue de la Batterie, à Tamatave.
Le Parquet se
transportait immédiatement sur les lieux. Le cadavre reposait sur des madriers.
Il était dissimulé sous des copeaux, et recouvert de deux tabliers de
pousse-pousse, ainsi que de deux cintres en bois ; de la matière cérébrale
s’était répandue sur le sol.
Le médecin-légiste
constatait que la rigidité cadavérique était complète. Le visage portait de
nombreuses traces de coups et la partie postérieure du crâne était le siège de
plaies, faites à l’aide d’une hache. Le rapport conclut à un assassinat, commis
la veille au soir, vers 9 heures ou 9 heures et demie.
La visite de
l’appartement et les diverses investigations opérées sur les lieux ne tardaient
pas à démontrer que le vol avait été le mobile du crime et que les assassins
devaient être en nombre. Plusieurs arrestations furent effectuées parmi les
indigènes suspects, au service du sieur Chabas, et parmi des individus de la
ville, avec qui ces derniers pouvaient être en relations.
L’information se
poursuivait, depuis un mois, sans résultat, lorsque le magistrat instructeur
eut l’idée de présenter au sieur Thomas, père de l’un des inculpés, un crayon
trouvé sur la table de la victime et saisi comme pièce à conviction. Il déclara
que l’inculpé Joseph Thomas, son fils, s’en était emparé. Questionné à son
tour, celui-ci reconnut également le crayon, et aussitôt il entra dans la voie
des aveux.
(À suivre.)
La Dépêche malgache
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