(Suite.)
Pour le moment, les
assassins se sont retirés paisiblement, sans que les voisins ou les passants
aient soupçonné quoi que ce soit, et rien remarqué d’insolite. Ce n’est que le
lendemain à la pointe du jour que des ouvriers venus pour leur travail ont
découvert le cadavre de la victime, donné l’éveil et avisé la justice.
Durant un long mois,
l’information s’est traînée sans résultat, lorsque le magistrat instructeur eut
l’idée de présenter le fameux crayon vert, laissé par les bandits sur la table
de la victime, au Mauricien Thomas, père de l’un des accusés, Thomas Joseph,
dit petit frère. Thomas père reconnut ce crayon comme lui appartenant et comme
ayant été prêté par lui à son fils Joseph. Ce dernier, en présence de cette
déclaration, a fini par entrer dans la voie des aveux, et c’est ainsi qu’ont
été connus les auteurs ainsi que les circonstances du crime.
Le Hova, Laurent Marcel,
qui paraît être l’instigateur principal de ce crime, était depuis sept ans au
service de M. Chabas, dont il avait su capter la confiance, au point que
celui-ci le chargeait souvent soit de recouvrements, soit de chargements
importants à la poste. Il savait donc où M. Chabas plaçait son argent. Il
savait encore que ce dernier devait aller dimanche matin à la campagne qu’il
possédait dans la brousse, et qu’il devait emporter une somme importante pour y
payer des ouvriers. Tout cela explique la sécurité et la précision avec
laquelle les assassins ont procédé. De plus, un gros chien de garde a été
enfermé par ces derniers dans un atelier pour se mettre à l’abri de ses crocs.
Cette opération n’a pu être effectuée que par quelqu’un particulièrement connu
de ce chien. Cela est évident.
À l’ouverture de
l’audience, – après que les formalités d’usage ont été remplies, et que lecture
a été donnée par le greffier de l’acte d’accusation, – le ministère public
prend la parole et requiert qu’il plaise à la cour de prononcer défaut contre
le Malgache Francis, dit François, en fuite. Il est fait droit à sa requête.
Après quoi, la cour
procède à l’interrogatoire des accusés.
(À suivre.)
Le Tamatave
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