Le jeudi 15 avril
courant, la Cour criminelle de Tamatave a siégé pour juger les assassins de
M. Louis Chabas. Elle était présidée par M. Siguier, président du
Tribunal, ayant comme assesseurs MM. Covain, Reymond, Ruffat et Poux.
M. Azénor, procureur de la République, occupait le siège du ministère
public.
Au banc de l’accusation
étaient 1° Joseph Thomas, dit petit frère, 2° Morange Gaston, dit
Faustin, – ces deux premiers, créoles originaires de Maurice ;
3° Laurent Marcel, hova, et 4° Lezoma, betsimisaraka ; le 5e Francis,
dit François, était en fuite.
Au banc de la défense se
trouvaient Me Bérard défendant Thomas Joseph ; Me Nativel pour
Morange et l’avocat Eugène Dupuy pour les deux Malgaches, ses compatriotes.
Inutile de dire qu’un
public des plus nombreux avait tenu à assister aux débats de cette affaire qui
avait si fortement émotionné la population de Tamatave. En effet, cet
assassinat, suivi de vol, avait été consommé en pleine ville, dans une
habitation entourée de voisins, presque à l’entrée de la nuit, à une heure où
la circulation dans les rues était encore intense. Ce double crime avait exigé
de ses auteurs une audace sans égale, et une connaissance parfaite des lieux
ainsi que des habitudes de la victime.
Aussi les soupçons se
sont-ils portés immédiatement sur quelques-uns des nombreux ouvriers
qu’employait la victime, soupçons que l’instruction est venue confirmer, car
les accusés sont tous des ouvriers actuels ou anciens de Chabas.
La population européenne
de Tamatave, au milieu de l’horreur que lui a inspiré ce crime, a éprouvé une
véritable satisfaction à voir que parmi ses auteurs ne se trouvaient que des
Malgaches et des créoles mauriciens dans les veines desquels prédomine
largement le sang ancestral des Cafres.
Voici comment les faits
se sont passés, d’après les dires de l’un d’eux, Thomas Joseph, dit petit
frère, qui a été amené à faire connaître la vérité à la suite de circonstances
indiquées plus loin.
(À suivre.)
Le Tamatave
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