8 mai 2015

Il y a 100 ans : Le crime de la rue de la Batterie (5)

(Suite.)
Joseph Thomas, dit Petit Frère, n’avait pas eu le premier l’idée du crime. Il lui fut proposé par le Malgache Laurent Marcel, avec qui, peu de temps auparavant, il s’était lié, et qui, étant au service du sieur Chabas depuis sept ans, connaissait parfaitement la maison et les habitudes de son maître.
Le samedi soir, 3 octobre 1914, à 7 heures, cet indigène dit à son nouvel ami qu’il avait à faire, le soir même, vers 9 heures, chez son patron, et qu’il comptait bien sur Thomas, ainsi que sur Gaston Morange, dit Faustin. Dès ce moment, la mort du sieur Chabas était décidée.
À l’heure dite, Laurent, Morange et Thomas se trouvaient réunis, place Duchesne. Ils virent passer Chabas, qui rentrait chez lui. Quelques instants après, les trois bandits pénétraient dans la cour de l’immeuble, où les attendait déjà, caché dans un coin, un Malgache du nom de François ou Francis.
Le sieur Chabas allait monter l’escalier conduisant à son appartement, quand la bande se précipita sur lui. Pendant ce temps, un indigène du nom de Lezoma faisait le guet. La victime se débattit, essaya de crier mais, sous l’empire de la frayeur, elle ne put articuler aucun son. Le sieur Chabas, néanmoins, continua à lutter contre ses agresseurs. Près de la sortie, Morange, Laurent et François le frappèrent à la tête et sur le corps, à l’aide d’une bûche et de deux morceaux de bois trouvés à terre. Étourdi, il tomba et c’est à ce moment que Laurent lui asséna, sur le crâne, deux coups de hache, qui déterminèrent instantanément la mort. Le corps fut ensuite placé par Laurent et François dans la position où il fut découvert le lendemain.
Conduits par Laurent qui avait dépouillé la victime de ses clefs, de sa montre dont s’empara Morange, et de quelque menue monnaie trouvée dans les poches, la bande gagna l’appartement où, après s’être servi de l’absinthe, elle procéda à la visite des meubles, en fractura certains, s’empara d’une certaine somme, pièces d’argent et d’or, et emporta également divers objets mobiliers.
(À suivre.)

La Dépêche malgache

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