9 mai 2015

Il y a 100 ans : Le crime de la rue de la Batterie (6)

(Suite et fin.)
Aux déclarations de Thomas, ses co-inculpés ont posé des dénégations ; Morange, son grand ami, n’a cessé de nier toute participation au double crime.
Laurent Marcel ne nie pas avoir connu Thomas. Mais il soutient qu’il n’a entretenu ce dernier d’aucun projet criminel et qu’il n’a nullement participé à l’assassinat. Lezoma a également protesté de son innocence. Toutefois, les déclarations si nettes et si précises de Thomas qui accuse Morange, Laurent, Lezoma et François, en s’accusant lui-même, dont il sait parfaitement toute la gravité, méritent de fixer l’attention au point de ne laisser aucun doute sur la culpabilité de ces individus.
Malgré d’actives recherches, François ou Francis n’a pu être retrouvé.
En conséquence, sont accusés :
1. – Laurent Marcel, Gaston Morange, Joseph Thomas et François ou Francis, ce dernier en fuite, d’avoir à Tamatave, le 3 octobre 1914, et en tout cas, depuis un temps non prescrit, volontairement donné la mort au sieur Louis Chabas, et ce, avec préméditation et, en outre, cette circonstance que le crime a précédé celui de vol ci-après spécifié ;
2. – Lezoma, d’avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu avec connaissance, aidé ou assisté les susnommés dans les faits qui ont préparé ou facilité le crime d’assassinat ci-dessus spécifié ou dans ceux qui l’ont consommé ;
3. – Laurent Marcel, Gaston Morange, Joseph Thomas, Lezoma et François ou Francis, d’avoir dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, ensemble et de concert, frauduleusement soustrait au préjudice du sieur Louis Chabas, une certaine somme d’argent et divers objets mobiliers, d’une valeur indéterminée, et ce la nuit, dans une maison habitée, en réunion, avec, en outre, ces circonstances qu’ils étaient porteurs d’armes apparentes et que la dite soustraction frauduleuse a été commise à l’aide d’effraction intérieure et de violence.
Faits qui constituent les crimes d’assassinat, de complicité d’assassinat par aide ou assistance, et de vol qualifié, prévus par les articles ci-dessus du Code pénal.
Fait au Parquet général à Tananarive, le 6 mars 1915.
Le Procureur général p. i.
Signé : Dessaigne.

La Dépêche malgache

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